Association des Membres de l'Ordre des
Palmes Académiques
Album photos de l'AMOPA des Bouches-du-Rhône
ATTENTION,
POUR VOIR LA SUITE, LE TOME II DE CE SITE, L'ANNEÉ 2023, CLIQUEZ SUR LIEN CI-DESSOUS :
https://mofpacacorse.wixsite.com/amopa-13-reportages
POUR UNE VUE D'ENSEMBLE SUR LA VIE DE L'AMOPA 13, CONSULTEZ:
amopa13.free.fr
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Confinement 2020 des Amopaliens 13.
Puisse cette page vous distraire un moment .
Amis Amopaliens,
Avez-vous entrepris pendant cette période inattendue quelque chose de spécial ? Par exemple Evelyne et René Valade ont écrit des textes s'y rapportant. Danièle G. exerce son talent de brodeuse, Liliane G. fait une enluminure sur bois, Paul G. a cuisiné tartes et raviolis maison, et j'espère qu'il va continuer. Nous avons fait des photos.
Voici une page "confinement" sur notre site " Amopa 13 album" . J'espère vos œuvres, photos et réflexions issues de votre fertile imagination pour faire un article très spécial.
Tous vos envois seront publiés, je ne m'octroie, bien sûr aucun droit de censure (le vilain mot!!)
Envoyez-moi des photos pour accompagner vos textes pour illustrer la page, car ce site s'appelle "album"
J'ai eu cette idée pour que nos liens amopaliens résistent au confinement , pour créer des échanges entre nous. L'idée ne sera bonne que si vous jouez le jeu.
Amitiés et merci. Gardez-vous bien .
Je vous rappelle mes adresses mail opilim@free.fr ou opilim2@gmail.com
Liliane Gillant
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J'aimerais (en plus !!) que vous me donniez par mail vos réactions aux publications ci-dessous, je les publierai aussi...cette page sera vivante ! Communiquons mes amis!!!
va, tout au long de notre page, la ponctuer de ses magnifiques bouquets de photos.
Citronniers et orangers:
Jean-Marc Coves
Mireille Morlet,
Mardi 14 avril:
Amopalienne, elle habite à Aubagne. Son long passé de prof de langue l'a habituée à créer des jeux pour ses élèves à des niveaux différents.
"Les bonnes habitudes ne se perdent pas si facilement et j'ai toujours aimé jouer avec les mots! "
Vous demandez ce que nous faisons? Moi, je fabrique des devinettes.... pendant que mes amis s'emploient à chercher, ils ne pensent à rien d'autre....
Voulez-vous en voir quelques unes?....
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Merci Mireille, la première à me répondre . Je commence par son texte intitulé
"Le confinement et moi, 35 peintres à découvrir"
Un exemple en jaune, Vinci ! Bien sûr, vous n'en aviez pas besoin..
« Les gens vont avoir grand besoin de protections diverses, de gants, de masques, de gels … » lisait-on dans les journaux. Les chaînes de télé, la Une ou Chérie Vingt-Cinq, véhiculaient, elles-aussi, le message.
« Chouette », se dirent alors les profiteurs, « Vite, allons acheter tout le stock ! » et se frottant les mains ils pensaient : « gros magot !!! gain assuré !!!! Quelle chance ! »
« Confinement obligatoire » disaient président et ministres !!! Interdit d’aller se promener. Il faut rester chez soi ! Des morts, il y en a déjà mille et plus encore ! Croyez- nous, nous en sommes encore au stade 1, seulement ! »
« Bah, » se dirent beaucoup, « quelle drôle d’idée ! Que de bêtises ! Nous n’allons pas nous laisser berner ! Nous ne risquons rien à marcher sur la digue ou sur la plage, et ils allèrent jouer dans le vent, goguenards, insensibles aux regards noirs que leur jetaient les gens depuis les balcons des grands immeubles du bord de mer.
Un petit malin, ayant oublié ses clefs, se piqua, sot qu’il était, d’escalader la façade de l’immeuble et bien qu’il fût conscient des risques, il brava le danger. Alerte et entraîné, il parvint au deuxième étage sans difficultés. Au troisième vivait un chien. Le chien, d’ordinaire plutôt caressant, vit le bras que l’homme tendait vers le pied du garde-fou pour trouver une prise et voyant en cet étranger un envahisseur le mordit jusqu’au sang. Surpris l’homme hurla, lâcha prise et tomba avec fracas, ravageant tentes en tissu et pots de fleurs. Allongé dans l’ambulance qui le conduisait vers les urgences, il regretta amèrement de s’être pris pour Superman.
Le Grec aux longs cheveux qui vient d’ouvrir la boutique de légumes et fruits, où j’achète kiwis, goyaves, litchis et autres, passe son temps à répéter: « Lavez-vous les mains avant d’entrer ! Pensez à ne pas toucher les fruits ! Ma femme répète sans arrêt : « achète une clim ! La clim te rafraîchira, le froid protègera les légumes ! » « Elle n’a pas tort mais ce foutu virus résiste au froid ! »
La pluie a fait pousser les herbes dans les champs verts, mers fleuries de centaines de pâquerettes. La fraise si fragile, n’ignorant rien de la situation mais ne pouvant faire autrement s’est dit qu’elle allait tout de même revêtir, au pis, sa robe rouge et attendre qu’on vienne la cueillir.
Ma montre noire s’est arrêtée ! Impossible de changer la pile. Les bijoutiers sont fermés ! Ma netcam est HS, elle aussi ! Heureusement il y a la télé. Pas passionnante, comme toujours, mais je découvre des émissions !
L’autre jour il y avait une dame qui avait mis aux enchères un vieux meuble ! Elle ne cessait de dire : Ma tisserandière est d’origine et en bon état ! »
Sur la 5, il y avait un reportage sur les châteaux-forts et la féodalité dans la France d’antan ! Il était suivi par un documentaire sur la végétation en Australie. On y voyait le scrub ensevelir les terres sous d’immenses buissons. Intéressant, certes mais pas vraiment divertissant !
Sur la 24, on apprend comment transformer de grands branchages en planches et poutres afin de construire des maisons qui résistent au froid.
Canal Plus est en accès libre. On passe du western stressant au policier nerveux en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !
Sur la 7 on peut aussi bien voir Munchhausen chevaucher son boulet que des sœurs, attentives et douces, soigner les blessés de la Grande Guerre. On peut revoir aussi pour xième fois, le Chat, galant voleur épris d’une richissime héritière ! On retrouve aussi avec, je dois l’avouer, quelques difficultés, les films en noir et blanc, comme celui où un homme au panama gris, tel un nuage d’automne, traverse les rues en se servant de son parapluie comme d’une canne.
A regarder la lucarne si longtemps on va finir par devenir miro !
Heureusement il y a France Culture. Entre deux interviews de spécialistes des maladies infectieuses, on peut parfois entendre le mot « rhizome », aussi étrange que cela puisse paraître quand un journaliste interroge le maire de Trets sur les champs d’iris qui fleurissent sa ville! Il y a aussi les jeux tels que le scrabble où on peut se mesurer via internet avec des champions du monde entier mais quand « dins » qui signifie « dans » en occitan, apparaît dans le jeu pour créer un mot inattendu par le biais de Dieu sait quel maçonnage, vous vous sentez écrasé par le savoir et la technique des autres et le plaisir s’envole plus vite que les oiseaux !
Qu’il est déjà loin le monde riant qui était le nôtre avant que nous soyons rattrapés par un scénario de film d’épouvante, intitulé : « la mort invisible » ou « la mort nous guette !
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Devinette , tableau de Ziem, (qui nous rappellera peut-être la belle sortie que nous avions faite à Martigues , page 12 article 3)
Yves Poujol:,
"A l'enfermement dû à son handicap , mon ami non-voyant, André Bernaert laisse aller son inspiration pour combattre le confinement. Prenez garde à vous"
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ON CHANTE TOUS LES SOIRS
Sur l’air de "La maladie d’amour" De Michel SARDOU
Il court, ilcourt le corona virus
Qui surgit cette année
Nous infecter, nous enfermer.
On va, on va relever ce défi
Soyons tous solidaires
Pour retrouver notre bon air !
Depuis que l’on saccage
Notre Mère Nature
Que l’homme jamais sage
Lui mène la vie dure
Avec tant de dérives
Qui, bien sûr, la dérangent
Fallait que ça arrive
Un jour elle se venge!
Il court, il court le corona virus
Qui surgit cette année
Nous infecter, nous enfermer.
On va, on va relever ce défi
Soyons tous solidaires
Pour retrouver notre bon air !
L’ours pleure sa banquise
L’orang-outan son gîte
Ces vies, ces lieux qu’on brise
Ne renaîtront pas vite
Mais nos déchets mortels
Continent de plastique
Qui détruisent nos ciels
Restent là bien tragiques!
Il court, il court le corona virus
Qui surgit cette année
Nous infecter, nous enfermer.
On va, on va relever ce défi
Soyons tous solidaires
Pour retrouver notre bon air !
D’Hippocrate à Curie
De Paré à Pasteur
Et d’autres que j’oublie
Combien de grands chercheurs
Ont consacré leurs vies
Ont donné tous leurs cœurs
Pour que nous aujourd’hui
Les jours soient bien meilleurs!
On chante, on chante tous les soirs à vingt heures
Pour tous nos chers soignants
Pour les autres intervenants
On va, on va relever ce défi
Soyons tous solidaires
Pour retrouver notre bon air !
Merci ne suffit pas
Pour tout ce qu’on vous doit
Que l’on vous voit ou pas
Vous quittez votre toit
Soigner, aider, rouler
Protéger et nourrir
Écouter, échanger
Offrir et soutenir!
On chante, on chante tous les soirs à vingt heures
Pour tous nos chers soignants
Pour les autres intervenants
On va, on va relever ce défi
Soyons tous solidaires
Pour retrouver notre bon air !
Oui! Soyons solidaires
Pensons les uns aux autres
Faisons que cette Terre
Reste toujours la nôtre
Demain sera meilleur
Foin des fous et cupides
Mettons tout notrecœur
Nous vaincrons ce covid !
On chante, on chante tous les soirs à vingt heures
Pour tous les non cités
Que nous devons plébisciter
On va, on va relever ce défi
Soyons tous solidaires
Pour retrouver notre bon air !
Serge Badeau,
"Les Parisiens, toujours malins, ont envahi nos provinces pour leur confinement....Petits joueurs va !!!"
Ayez de la compassion pour ce confiné très inquiet !!!
Liliane
La nature se hâte de profiter du confinement, on ne sait jamais ce qui peut arriver après...
Liliane
René Valade:
2020
Un cratère, une éruption,
Pas de flamme, mais
Tous les maux de la terre.
Le Confinement,
Tardivement prescrit.
Va-t-il bousculer la vie sur terre ?
Rester enfermé, aucun contact !
Mais mal interprété :
Le virus n’a plus de barrière.
Des masques, peu efficaces,
Protections pourtant vitales
Manquent par millions.
Chercheurs, savants, laborantins, bénévoles
Tous sont à la tâche…
Le corps médical assume
Et constate : la mort.
René Valade – 1er avril 2020
Jean-Marc Coves
J'ai descendu dans mon jardin (x2)
Pour y cueillir du romarin.
(Refrain)
Gentil coqu'licot, Mesdames,
Gentil coqu'licot, nouveau !
Pour y cueillir du romarin (x2)
J' n'en avais pas cueilli trois brins
Qu'un rossignol vint sur ma main
Il me dit trois mots en latin
Que les homm's ne valent rien
Evelyne Valade: ​
« IDES de Mars » …2020 *
Il y a 2064 ans Jules César était assassiné à l’âge de 55 ans. Oublié depuis, le célèbre « Tu quoque mi fili », toi aussi mon fils …*,adressé à Marcus Junius Brutus, son fils adoptif.
*souvenirs, souvenirs du vocatif de meus et filius !
Aujourd’hui en Gaule nous sommes en guerre.
Notre ennemi ? « Le Corona Virus ».
Virus – encore du latin, traduction « poison » et même « virus letale », poison mortel.
mais ce Corona est invisible, microscopique, à peine connu…et il a un jumeau bizarre appelé « Confinement »…
CONFINEMENT ?
-
Nom masculin singulier
-
4 syllabes, 3-2-2-3
-
11 lettres dont 4 voyelles : 2, E- 1, I et 1, O et aussi
7 consonnes : C, F, M, T orphelines et 3 N
Se dit en articulant : KON-FI-NE-MENT
Sonorité peu harmonieuse, un timbre sourd, un bruit lourd, sans aucune musicalité.
On n’a pas envie de le chanter. Bref, il ne me plait pas.
Alors partons à la recherche de cette rengaine, répétée à longueur de jours et de nuits sur toutes les chaines de radio et de télévision.
Confinement ? Vient-il du latin ?
Je fouille dans mon Gaffiot, ce cher Félix.
Pas de Confinamentum, en latin.
Cherchons dans la racine : il y a bien
Finis, confinis, confinium
Mots relatifs à la limite, à la frontière, aux confins…
Quintilien, sous Auguste, a écrit :
« In confiniomortisac vitae »…entre la vie et la mort !ON Y EST !
Je préfère le poète Ovide, qui a écrit à la même époque
« Sudioconfinia carmina vestro », …des poèmes qui sont dans vos goûts…
Alors, j’ai ouvert ma fenêtre…Le mûrier de la Place des Pénitents m’offre sa nouvelle parure printanière, de multiples jeunes feuilles d’un vert doux et très clair inondées de soleil.
Un prochain jour, peut-être demain, je partirai en voyage dans mes livres à la recherche de notre " printemps perdu " traquant le "confinementen françois ",au cours des siècles passés.
Notre vie continue et les heures s’écoulent au rythme habituel, minutes, secondes.
PARDON, je me suis trompée !
Ce jour, 29 mars 2020 on m’a volé 1 Heure
Evelyne Valade
*Nota : Les Ides ? Vient du latin e-idus, nom fémininpluriel qui désigne le 15ème jour des mois de mars, mai, juillet et octobre.
Liliane Gillant
ENLUMINURE SUR BOIS D'UN ARCHITECTE DU TEMPS DES CATHÉDRALES
Le confinement me donne l’occasion de me livrer un peu.
L’enluminure est ma passion, sur parchemin animal, sur bois…On a des MOF enlumineurs que j’admire. Je n’en suis pas capable..Je touche à tout n’excelle en rien. Je suis une « Anarenlumineuse », autodidacte. J’ai le souvenir du moine que j’étais dans une vie antérieure et que l’on obligeait à copier les cahiers de ses prédécesseurs. Quel bonheur quand mon pinceau va tout seul, me fait la surprise d’un animal grotesque ou d’une fleur qui n’existe pas, sous l’influence d’un moine médiéval libéré…
Après une longue éclipse due à mes multiples obligations du XXIème siècle, je m’y remets.
J’ai une statuette achetée, il y a longtemps , lors d’un congrès MOF, lequel ?... Elle attendait sagement que je trouve une LONGUE période à lui consacrer, elle savait que ça viendrait. Elle est en pierre reconstituée, reproduit le métier d’architecte au temps des cathédrales. Les détails finement reproduits sont saisissants... Travail remarquable effectué en France dans un atelier d’art près de Dijon. Dimensions : 21.5 x 12.5 x 8.5 cm (photos).
Mon architecte se prénomme Archibald, il m’a autorisée à l’appeler « Archie ».
Voici les premières étapes.
LILIANE
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Danièle Gentil:
Le temps du confinement est propice au travail de longue haleine. Le tissu blanc vierge de toute indication est le même que la page blanche. Je travaille sur du lin.
Préparer lignes de construction et créer le motif
Le motif n'est pas dessiné sur le tissu, il faut donc compter les fils et les points à partir du diagramme du motif.
Je privilégie le point de croix.
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Détail du motif central
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C'est parti pour de longs mois de patience....
Jean-Marc Coves,
Gérard Converset :
Quelques gouttes étaient tombées
On entendait bien quelques coups de tonnerre, mais si loin !
Un grondement étouffé, ou plutôt une rumeur, des chuchotements qu’on écoutait à peine, couverts par les piaillements printaniers des oiseaux de naissance et ceux, affairés de leur mère. Nous étions distraits par la langueur voluptueuse des chats en maraude et l’émerveillement annuel devant la turgescence des bourgeons, les jeunes roses qui s’ouvraient et les mimosas qui achevaient leur floraison.
Quelques gouttes tombaient au loin. Quelques secondes dans les journaux télévisés !... Nous étions dans nos fauteuils, bavardant avec légèreté, écoutant distraitement le commentateur, pensant à autre chose. Si on y avait prêté attention, on aurait vu une agitation lointaine, dans une province inconnue du grand nombre, au fond du continent du bout du Monde, tellement peuplé que tout y est dilué.
Quelques gouttes tombaient. Un peu plus, semble-t-il. Des quartiers se figeaient sous les contrôles sanitaires. On interrogeait par Skype quelques expatriés français qui travaillaient dans ces lointaines contrées. Tout restait léger, la pluie lointaine ne nous concernait pas, les ruisseaux ne remplissaient pas les rivières, les fleuves restaient sages, les populations pêchaient, cultivaient, vendaient sur les marchés, les usines produisaient, les embouteillages continuaient. As usual !
Quelques gouttes tombaient, mais le ciel se couvrait un peu plus. On parlait d’inondation par- ci, par-là, on communiquait beaucoup, on disait n’importe quoi,comme d’habitude. La pluie s’était établie, mais si loin ! Malgré les protections, beaucoup se mouillaient. On n’avait pas leur nom, bien entendu, mais on avait leur nombre, au quotidien, Un peu comme les résultats sportifs de L1.
Pas inquiets, mais intrigués.
Pays lointains, états délabrés, situation sanitaire hors d’âge…. On ajoutait du raisonnable aux commentaires, mais on rapatriait quand même nos ressortissants, fiers d’avoir les moyens d’Etat d’envoyer des avions militaires aussi loin, de mettre en confortable quarantaine en bord de mer leurs passagers.
Quelques gouttes étaient tombées, mais maintenant, il pleuvait plus fort. Quelques gouttes chez nous, un professeur presque à la retraite et deux asiatiques égarés en France. Nos responsables s’inquiétaient, on commençait à interroger en boucle les médecins, les chercheurs. On basculait dans la même demi-heure du catastrophisme à l’optimisme béat. On écoutait des recettes miracles : comment se saluer sans se toucher, faire l’amour sans se contaminer, faire des provisions sans dévaliser, se confectionner un masque respiratoire avec un vieux jeans etc… Le concours Lépine se généralisait mais les matchs de foot continuaient (Il n’y a pas de toit sur les stades, donc on ne risque rien !), les élections locales, bien que boudées, se tenaient sur l’insistance des partis et l’injonction de la présidence du Sénat. Avec gravité, le Président élu tentait de rassurer en restant ferme, en fermant écoles et Universités, en regardant avec inquiétude ce qui se déroulait chez notre voisin italien.
Quelques gouttes étaient tombées, mais c’était il y a quelques jours. Un siècle en un instant !. La région la plus riche, la mieux pourvue en hôpitaux, la plus instruite de l’Italie, était sous l’averse. Tout était éclaboussé : humains, transports, écoles, cliniques…. La courbe grimpait, grimpait. Les populations apprenaient les mathématiques : courbes exponentielles, linéaires, asymptotes ….. L’autorité : fermeture, confinement, couvre-feu, blocage des frontières, obsèques sans famille ni amis, Le Pape au Vatican, bénissait une place St Pierre vide de monde. La France mobilisait, les populations inquiètes remplissaient leurs placards, se sauvaient des grandes villes, les usines fermaient, les queues se formaient, l’énervement gagnait. Et le confinement fut finalement décrété. Tous aux abris, comme on l’avait connu en 1944 à Marseille. Sauf que là, l’ennemi était bien identifié, les avions visibles et audibles, on pouvait se battre, et à la fin de l’attaque vivre à nouveau.
Nous en sommes là en ce 22 Mars 2020.
Quelques gouttes sont tombées. C’était loin et il y a longtemps. Maintenant, l’averse est sur le Monde. Après la Chine, la Corée, l’Iran, l’Italie est le nouveau centre du cataclysme (800 morts hier une seule journée). La France est sur la même pente, les populations enfermées chez elles, les consignes strictes, les établissements fermés, les mesures financières annoncées sont monstrueuses et il faudra payer collectivement (Heureusement, nous apprenons que les joueurs de l’OM en chômage partiel percevront 84% de leur salaire. Ca fait du bien !) . Passer aussi rapidement d’une vie rythmée par le travail, l’utilité sociale, l’aide associative à cette économie de guerre ? On est sidéré, accrochés à nos gadgets numériques, info, face time, téléphones, isolés de nos enfants et des anciens, regardant avec tristesse la catastrophe des EPHAD où on meurt dans la solitude et sans comprendre ce qui se passe.
La situation est dure, inattendue, surprenante. Elle bouscule notre société bien articulée, la démocratie, la solidarité européenne. Elle renverse des alliances comme on le voit par l’aide apportée par la Chine en Italie, elle révèle le civisme ou son contraire (Souvenons-nous des scènes hier sur notre port pour prendre d’assaut les derniers bateaux pour l’autre rive. « Je veux retourner dans mon pays ! » disaient une foule venue de toute l’Europe.
Quelques gouttes étaient tombées ce jour-là, mais l’orage n’était pas loin.
Gérard Converset 22 Mars 2020
Jean-Marc Coves
Ses photos sont messagères de beauté et d'espoir, elles fleurissent notre page...
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Mireille Morlet,
Vous pouvez, clic droit, "enregistrer sous" bureau...puis, imprimer...Barrez tous lesnoms, horizontalement, verticalement, en diagonale, il en restera un.
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Paul Gillant
"Certes nous sommes une section qui a des activités de loisir, culturelles, festives, conviviales, mais aussi gastronomiques. Nous aimons nous retrouver dans les bons petits restaurants que dénichent certains d'entre nous...Alors je vous propose de me suivre dans l'élaboration des '"raviolis à la brousse", comme nous n'en avons jamais mangés. Je les ai faits au début du confinement, épuisant! Je me remets donc de cet effort en créant un bijou pour les prochains 30 ans de mon petit-fils.
Evelyne Valade: ​
ENTRACTE LE TEMPS
« Ô TEMPS ! Suspens ton vol et vous heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours ».
Méditations Poétiques de Lamartine
Bonjour monsieur de Lamartine, j’aime votre impératif pour interpeller le TEMPS, pour l’apostropher dans votre détresse noyée devant une magnifique étendue d’eau.
Le Temps, le Temps, le tempus des latins…notion d’un instant en continuel changement :
le présent devient le passé !
Aurelius Augustinus (Augustin d’Ippone), chrétien berbère plus connu sous le nom de Saint-Augustin, vers l’an 500 nous dit :
« Les temps sont mauvais ?
Soyons bons et les temps seront bons,
Car nous sommes le Temps ».
A méditer, seconde après seconde…
Je préfère les Méditations Métaphysiques de René Descartes, en 1641 : il écrit, en latin :
« Ego sum, ego existo… » - « Je suis, j’existe… »
ilpoursuit :
« quoties a me profertur, vel mente concipitur, necessario esse verum ».- « chaque fois que je la prononce, ou que je la conçois dans mon esprit, c’est nécessairement vrai ».
En ces temps perturbés, je termine donc cet entracte par
Je suis, j’existe
Evelyne Valade en ce 31 mars 2020
Jean-Marc Coves
​
Derrière l'objectif, un œil attentif à la beauté de la nature, et à ses curiosités. Cherchez l'arbre qui à fait prisonnier le panneau qui avait osé s'appuyer contre lui.
Evelyne Valade: ​
CONFINOTE 3
1er avril 2020 . Réveil lucide ?
Faux rêve, faux réveil ?
J’ai rêvé que je me réveillais le Jour D du Déconfinement !
Insolite ? Extravagant ?
Allô mes neurones, allô le cerveau, tes synapses sont-elles déconnectées ou amalgamées ?
Un coup d’œil au réveil-radio...
La date, c’est le 1er avril et une petite voix me susurre à l’oreille « Poisson d’avril ».
* * * *
15 novembre 1564, le castrum de Saint-Chamas est en effervescence. La Cour de France vient d’y arriver.
J’ai toujours éprouvé un petit faible pour le tout jeune roi Charles IX.
Il effectue, en compagnie de sa mère la reine-mère Catherine de Médicis et d’une partie de sa Cour, son Tour de France pour faire la connaissance de son royaume.
Quelques mois avant, le 9 août 1564, il a ratifié l’Edit de Roussillon, fixant le début de l’année au 1er janvier. Auparavant, le premier jour de l’année était le 1er avril, ou aux environs de cette date (dans certaines régions).
Le 1er avril on faisait la fête, on s’échangeait des vœux, on offrait des cadeaux et on donnait des étrennes.
A partir du 1er janvier 1565 on imagina de proposer tous les 1er avril de faux cadeaux, de faire des blagues et de donner de modestes étrennes...
Depuis, la tradition veut qu’on accroche subrepticement, au dos d’amis, de petits poissons découpés dans du papier.
D’où vient cette coutume ?
Avril est la période de la reproduction des poissons et la pêche est interdite. On offrait des poissons factices aux pêcheurs. Ce n’est qu’une des nombreuses suggestions.
On sait aussi que depuis l’Antiquité, on adorait faire des farces, inventer des satires... Chez les Romains, les fêtes Hilaria étaient célébrées, aux calendes d’avril, en l’honneur de Cybèle la Mère des Dieux
.* * * * *
Je termine cette petite «histoire» en ajoutant qu’à l’époque , en août 1564, la Cour de France était Confinée au château de Roussillon, dans l’Isère, suite à la terrible épidémie de peste qui sévissait à Lyon à cette époque!
Tous ces Grands Nobles «confinés» ont vécu des Fêtes grandioses et mémorables !
* * * * *
Les braves gens de Saint-Chamas ont offert, en novembre 1564, à la Reine-mère Catherine de Médicis, dans un magnifique flacon en verre de Murano, du «Vinaigre des 4 voleurs» .
Il y avait la peste, aussi, à Salon de Provence.
Evelyne Valade,
confinée à Saint-Chamas par une autre «peste»...
Liliane Gillant, suite
Mireille Morlet,
1 en 1965 Life Magazine écrit:" Ce qu'elle porte a plus d'impact sur la mode que tous les vêtements des dix femmes les mieux habillées au monde."
2 actrice américaine, a joué dans "Kramer contre Kramer", "Sur la route de Madison", "La dame de fer".
3 a joué dans "Key Largo"," la cuisine des anges","Ouragan sur le Caine"
4 actricebritannico-américaine qui commença à jouer à l'âge de 10 ans.
5 actrice britannique, oscar de la meilleure actrice en 1954 pour "vacances romaines"
6 actrice française, a joué dans "Hôtel du Nord","Les enfants du Paradis"
7 actrice américaine, oscar de la meilleure actrice en 1975 pour un film de Milos Forman
8 acteur français. De Gaulle adit de lui:" le seul Français qui soit plus célèbre que (moi) dans le monde."
9 un des acteurs de légende du cinéma américain. Oscar du meilleur acteur pour "la maison du lac"
10 acteur germano-espagnol, a joué dans "Seul à Berlin", " Rush", "IngloriousBasterds"
11 actrice française, a joué dans "Ascenseur pour l'échafaud", a reçu le césar de la meilleure actrice pour"la vieille qui marchait sur l'eau".
12 acteur américain, a joué dans "Les hommes du président", Gatsby le magnifique" l'Homme qui murmurai à l'oreille des chevaux".
13 actrice suédoise, oscar de la meilleure actrice avec "Pour qui sonne le glas"
14 acteur américain, a joué dans "Mister Smith au sénat", "Sueurs froides", Oscar du meilleur acteur
dans "Indiscrétions" en 1941
15 actrice italienne, a joué dans "le Guépard", "meutre à l'italienne", "Rocco et ses frères"
16 acteur américain, a joué dans "Madame Doubtfire" et " Good morning Vietnam"
17 connu pour sa fossette au menton, a joué dans "Spartacus"
18 acteur américain, né en Allemagne, a joué dans "Pulp Fiction"
19 acteur britannique, chapeau melon, souliers taille 45, canne souple!
20 acteur, scénariste et réalisateur autrichien. A joué un second rôle dans "Casablanca", "Le faucon maltais"et "20 000 lieues sous les mers".
21 actrice allemande, a reçu "la Medal of Freedom" en 1947
22 acteur américain, a joué dans "EasyRider", "Pour le pire et pour le meilleur", "Shining". Oscar du meilleur acteur en 1976 et en 1997.
23 actrice américaine, a joué dans "Mogambo", oscar de la meilleure actrice pour "Une fille de la province"en 1955
24 acteur américain, a joué dans la "Rivière rouge", "La loi du silence","Les désaxés"
25 actrice américaine, a reçu 4 oscars de la meilleure actrice
26 a joué dans "Bodyguard", "Robin des bois, prince des voleurs", a lancé un groupe de country rock.
27 acteur égyptien, passionné de jeu! Capitaine Némo dans 20 000 lieues sous les mers !
Serge Badeau,
" Nous entrons dans la sixième semaine de confinement. Difficile d'être face à soi-même quand nous aimons partager. Mais cela permet de faire un bilan sur tout ce que nous avons fait et sur tout ce que nous avons appris.
Pour ma part, je dispense des cours de mathématiques, niveau 3e, à deux adolescentes. Et l'an dernier, à cette époque, j'étais à Amsterdam. Quel rapport, me direz-vous, entre le confinement, Amsterdam et des adolescentes ? ... Anne Frank
Amsterdam 1940, l'Allemagne nazie envahit les Pays-Bas. La vie des Juifs devient difficile : interdiction de fréquenter les parcs publics, les cinémas, les commerces. Anne passe ses journées à écrire. La famille se confine dès 1942 pour échapper à la barbarie, dans un endroit secret jouxtant l'entreprise du père.
Amsterdam 1944, la cachette de la famille Frank est découverte lors d'un simple contrôle sanitaire de l'entreprise pense-t-on aujourd'hui.
J'ai pris ces deux photos de la Maison d'Anne Frank. Il faut imaginer le silence poignant de la foule devant ce lieu. Et maintenant imaginez les deux années d'enfermement de cette famille. "
Paul Gillant
Paul à la cheville
La cheville c'est l'établi du bijoutier. Paul travaille chez nous, dans son atelier du rez-de-chaussée
"Je fais maillon après maillon une chaîne en or , maille marine, pour les 30 ans , au mois de juillet, de notre petit fils Loïc. En fait, j'en fais 2, car Maxime suit son aîné de moins de 3 ans, et il vaut mieux faire aujourd'hui ce que le grand âge ne nous permettra peut-être pas de faire demain.
Les chaînes , de nos jours , sont le plus souvent produites de manière mécanique . Le travail à la main n'est pas rentable pour un artisan, qui ne le fait qu'à titre exceptionnel, à la demande.
C'est un travail exceptionnel, parce qu'il est destiné à mon petit-fils, mes seuls "clients" sont ma famille, je fais maintenant de la cuisine!!!
Paul entre ses deux "clients", à gauche Loïc, à droite Maxime.
(Dessins de l'ouvrage "La Manche de Don Quichotte" . Deux amis Denis Tillinac, écrivain, et Yan Méot dessinateur, en balade initiatique dans la Manche)
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Chers amis Amopaliens
Je viens de regarder et surtout de lire le splendide album « amopa 13 »…, mes sincères compliments au passage.
Les participations littéraires ne manquent pas et c’est heureux : j’ai bien remarqué que l’Amopa 13 abonde en talents notables.
Je vous propose avant que nous puissions mettre le nez dehors, c'est-à-dire avant un certain temps quelques réflexions sur un épisode du Don Quichotte de Cervantès.
Je ne vous ferai pas l’injure de vous demander si vous avez lu tout ou partie, du célébrissime Don Quichotte de Cervantès, deuxième livre le plus diffusé dans le monde après la Bible , jusque vers la fin du XXème siècle, un livre dont Flaubert disait ne pas passer un jour sans en lire plusieurs pages, une référence aussi pour La Fontaine.
Je reconnais que l’ouvrage en deux parties (1605- 1615) peut lasser parfois, mais il reste une mine d’informations, révélations dissimulées, interrogations existentielles, un bijou de fantaisie facétieuse.
N’oublions pas que nous sommes à la pleine époque de la « Sainte Inquisition » et que l’on ne pouvait pas tout dire sans risquer… le bûcher.
L’Espagne très catholique a expulsé Juifs et Arabes qui avaient occupé la péninsule pendant près de 8 siècles, pas moins.
Or pour les quelques irréductibles le choix n’en était pas un : la conversion ou les persécutions…
Le christianisme, plus précisément le catholicisme, devient la Religion d’État de tout l’Occident tandis que règne l’Islam aux mains du sultanat ottoman depuis le Maghreb jusqu’ aux confins de l’Asie. Ajoutons que la famille de Miguel de Cervantès fait partie des Juifs convertis, affichant une catholicité allant jusqu’à fournir un oncle évêque ! Quant à notre Cervantès, il passera les derniers temps de sa vie dans un monastère, ce qui lui permet d’être enterré dans un habit de bure, avec les autres moines…
Rien de surprenant, donc, à ce que l’on trouve un épisode sur la Foi, où judaïsme et christianisme se rejoignent pour en souligner le principe, croire sans voir, un rappel du doute de Saint Thomas et de la réponse de Jésus…
Dans le Don Quichotte, il s’agit de l’aventure des marchands de Tolède, (partie I, chap. 4).
Voilà de braves commerçants, voyageant sur leurs mules, avec leurs marchandises, en groupe, pour faire face au banditisme de ces méchantes pistes et ils rencontrent le fameux binôme Don Quichotte/Sancho, dans leur improbable accoutrement et leur surprenant discours aussi… Don Quichotte ordonne aux marchands de croire et affirmer que Dulcinée del Toboso, la Dame de ses pensées, parée de toutes les vertus, est la plus belle…la plus...la plus …du monde.
On sait que Dulcinée, une possible paysanne de la région, sublimée par le pseudo-chevalier errant, reste un point d’interrogation dans le roman, et lorsque les marchands demandent un portrait d’elle, si petit soit-il, avant de croire et l’affirmer, Don Quichotte leur répond : « Si je vous l’avais montrée, que feriez-vous en confessant une vérité si évidente ? Le fin de l’histoire est que sans la voir vous le devez croire, confesser, affirmer, jurer et défendre… ». Tel quel il y avait de quoi satisfaire les exigences de l’Eglise, mais comme pour tout ce qu’évoque Cervantès, il y a le dit, le non-dit, et la place qu’il laisse au lecteur pour penser à sa guise. Il nous faut rappeler que le lecteur de ce XVIIème siècle, et encore longtemps après, fait partie d’une élite d’environ 5% de la population , hormis le corps ecclésiastique instruit et formaté depuis le Vatican.
En réfléchissant à l’épisode en question, on s’aperçoit que ce sur quoi Don Quichotte exige un acte de foi et un engagement, repose sur un pur produit de son imagination : Dulcinée est vraiment un personnage qui fait partie de l’équipement du chevalier errant, au même titre que son armure son cheval, son écuyer et son écu etc..
On perçoit aisément la faille dans le problème posé. Ajoutons que le chevalier, à la fin, dans ses derniers moments semble recouvrer ses esprits et n’évoque même plus Dulcinée née du Néant, tendant vers l’Être elle retourne au Vide, poussière redevenue poussière.
Que penser de tout cela ? Si je vous rappelle que Cervantès a voulu finir sa vie dans un monastère, enterré dans le carré des moines, il vous appartient de penser ce que vous voudrez, et surtout de conserver votre foi, le cas échéant.
Ainsi va l’œuvre immortelle de Cervantès, et il nous le dit dès son introduction, il la veut joviale, amusante, ce qui ne l’empêche pas d’aborder les sujets les plus sérieux et graves de l’existence ; il dit vouloir amuser. Mais, en filigrane, on l’imagine bien en train de s’amuser lui-même, le lecteur devenant son…jouet.
Qu’a-t-il voulu dire là ou ailleurs ? Voilà 400 ans qu’on y réfléchit, et si vous avez la réponse…
Jean Martinez, 20 avril 2020
NB : pour le cas où vous souhaiteriez disposer de l’œuvre en français, la plus belle édition est celle de la Pléiade (1956). Elle est chère ! Sinon il en existe une plus récente et moderne, traduction d’Aline Shulman.
Jean Martinez : ​
Marie Bercy
HISTOIRE D'UN CONFINEMENT,
Je précise que c'est en lisant le texte de Jean Martinez que ce souvenir d'enfance a surgi à la fois dans ma mémoire et dans mon cœur comme tout ce qui concerne la famille. J'ai donc été heureuse en relatant ces moments affectifs.
LA GROTTE DE CERVANTÈS
Ma famille et moi vivions à Alger. Aux alentours des années 50, nous nous promenions le dimanche vers une colline boisée dominant la mer.
Nous habitions sur une hauteur de la ville, une rue en pente qui débouchait sur le merveilleux Jardin d'Essais longeant le littoral. C'était souvent le but de nos sorties. Quelquefois nous lui préférions le massif qui le dominait.
Nous prenions un sentier qui serpentait jusqu'au sommet d'une altitude accessible à tous. Ce chemin permettait , à mi parcours, de rendre visite à « La Grotte de Cervantès », lieu particulièrement apprécié
par mon père.
Là, cachée par une forêt touffue, nous allions retrouver cet espace clos (sauf une seule ouverture)
sombre, froid, humide, qui m'oppressait.
Mon père nous parlait de Cervantès, cet auteur qu'il admirait et qui s'était réfugié dans cet espace après s'être évadé du bagne d'Alger. Les Turcs, maîtres des lieux, l'avaient capturé pour en tirer bénéfice selon leurs habitudes.
Bien sûr, nous nous demandions comment cet homme pouvait vivre dans ces conditions,comment se nourrir, se reposer et surveiller les alentours puis trouver le moyen de repartir dans son Espagne natale. S'ensuivaient des scénarios probables : il devait être aidé mais comment, par qui ?
questions sans réponses bien entendu.
J'avais 7 à 8 ans, je trouvais cette grotte impossible à vivre , une sorte de prison. Était-elle plus
supportable que celle qu'il avait subie ? Si oui, tout cela me faisait peur.
Il me tardait de poursuivre notre promenade au soleil, monter jusqu'au point de vue d'où l'on contemplait la mer, une partie du port et l'immense Jardin d'Essais que l'on pouvait voir en entier.
Même si je n'appréciais pas cette halte impossible à manquer, j'ai aujourd'hui encore, le souvenir précis de ce lieu et de l'histoire vécue là par ce célèbre Cervantès si cher à mon père.
Je peux considérer sans aucun doute que le confinement peut se vivre de façons différentes selon nos conditions de vie d' Avant et les perspectives possibles pour notre Après.
Marie Bercy
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Le texte de Jean Martinez a éveillé d'émouvants souvenirs d'enfance chez Marie, et je suis ravie des
échanges et retours qui peuvent naître de ces publications.
Quant-à moi, il m'a donné envie de relire le petit ouvrage "La Manche de Don Quichotte" de Denis Tillinac, écrivain, et Yan Méot dessinateur, en balade initiatique dans la Manche, qui m'a à nouveau enchantée.
Je cite les dernières lignes :
"Il est sûr que si Cervantès n'avait pas inventé Don Quichotte, l'âme de l'Europe ne serait pas la même.......
L' Europe existe, nous l'avons rencontrée qui assaillait les moulins à vent. L'Europe, c'est une mélancolie active, une lucidité désemparée et un idéal de bonheur aussi malaisé à atteindre qu'une doña cloîtrée avec sa duègne. C'est une tapisserie de désirs flous qui s'use et se ravaude, c'est une brocante dont les vieilleries ne sont jamais hors d'usage. C'est peut-être aussi la moins frelatée des utopies pour les temps à venir."
Écrit en 2005, à méditer en 2020...
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Liliane Gillant
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Arlette Martinez : ​
(Photos de Jean Martinez)
-Quelques photos d"un temps si lointain, un temps de quiétude avant de vivre cette inquiétude permanente du confinement . C' était il y a moins d ' un an , mais cela semble une éternité!
-Quelques photos pour rêver des merveilles du jardin de MONET à GIVERNY. un enchantement avec ses variétés florales , ses nuances de couleurs vives et pâles dans des massifs de verdure , le frémissement des peupliers , et les rides sur l ' eau calme , tout cela dans des fragrances à imaginer .
-Comment expliquer la genèse d ' un tel paradis ? "Hormis la peinture et le jardinage, je ne suis bon à rien", dira MONET
- En 1884 , en voyage sur la Riviera italienne , il tombe amoureux d ' un jardin extraordinaire "Un jardin comme cela ne ressemble à rien , c'est de la pure féerie " .Il va transplanter son émerveillement à Giverny et y planter toutes sortes de fleurs et d'arbustes qui lui plaisent. Puis se développent des massifs , des colonnes , des arceaux. Il creuse un bassin, y met des nymphéas et sur ses berges des bambous et des saules dont les branches caressent l'eau .Un petit pont cintré l'enjambe et envoie par dessous la lumière sur la surface miroitante " J ' ai mis du temps à comprendre mes nymphéas. Je les avais plantés pour le plaisir, je les cultivais sans songer à les peindre … Et puis , tout à coup , j ' ai eu la révélation des féeries de mon étang. Depuis ce temps , je n'ai guère eu d'autre modèle ".
Le déclic a eu lieu en 1897 avec " Nymphéas, effets du soir " . Cela devient une obsession pour lui :
" l' essentiel du motif est le miroir d'eau dont l'aspect s'altère à cause des lambeaux de ciel , qui s' y reflètent et qui lui donnent sa lumière et son mouvement ".Ce que peint Monet, désormais, c'est" la beauté de l ' air" ...
Ce sont ces "impressions "impalpables" qu'on ressent dans ses toiles et celles de ses contemporains "impressionnistes"...
Les photos sont bien loin de rendre cette émotion, ce sont de belles images de ce lieu qui nous a éblouis , et que je souhaitais partager avec vous en ce printemps bien particulier…
Je terminerai avec Victor HUGO :
Il fait beau, l'eau frissonne, l'air vibre , le bois chante , le ciel dans les feuillages verts brille
Avec la nature si belle, l ' art et la poésie , évadons-nous et gardons l ' espérance …
Arlette Martinez
NB MONET (1840-1926 ) a habité Giverny , une maison enfouie dans les massifs de verdure et ouvrant sur un allée d'arceaux fleuris, de 1883 à sa mort . On peut y voir son décor familier et son atelier.
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Marie Bercy
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Je ne m'ennuie pas, entre les recettes à expérimenter, les lectures mises de côté ...je viens de finir un tableau intitulé "Déconfinement au Musem"
Je pourrais ajouter au titre: d'autres façons de le nommer. J'ai commencé cette peinture juste avant le confinement. Depuis que cette architecture a été édifiée, je vois qu'elle enferme complètement le bâtiment.
Selon Rudy Ricciotti:"la résille arachnéene de béton présente une architecture féminine orientalisante."
J'aurais préféré qu'elle ménage de temps en temps des ouvertures sur la rade ensoleillée de Marseille. C'est la raison pour laquelle j'ai imaginé ce point de vue. j'espère que Rudy ne sera pas vexé!
J'ai admiré le travail fait par nos amis et collègues. Toutes ces "petites mains"; comme elles ont du talent!
A bientôt . Amicalement,Marie.
Il me tarde de le voir "en vrai", Marie, car la photo ne rend sûrement pas ni ses couleurs, ni toute sa beauté...J'admire l'originalité de ton point de vue. Vivement le Salon Violet ! Liliane
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Marie Bercy , artiste, nous a envoyé:
Evelyne Valade: ​
Lundi 20 avril 2020 – N°6
L’Art de l’Attente
Comment couvrons-nous le cours du temps, le cours de notre temps ?
Il y a le jour J : Le Présent
Mais il a aussi le Passé et son souvenir, sans oublier, bien sûr, l’attente de l’Avenir.
Personne n’échappe à l’enchaînement des événements mais chacun les verbalise à sa manière.
S’agissant de notre Confinement, ce jour 20 avril est noté J +35, car il a débuté le mardi 17 mars.
Nombreux sont ceux qui avancent en barrant les jours qui passent, sur un calendrier ou sur leur
agenda. D’autres les décomptent 5 par 5, dessinant un carré et une diagonale, comme pour totaliser les voix aux élections.
D’aucuns ont certainement d’autres méthodes…
Tout d’un coup une Grande nouvelle est arrivée !
Le Déconfinement ! Ce jour tant souhaité, attendu par tous… est prévu pour le lundi 11 mai…
Le dimanche 10 mai sera J + 55… la quarantaine est dépassée !
Alors décomptons en négatif, comme les militaires en guerre :
on commence la soustraction à J -21. Affirmatif, « nous sommes en guerre » nous a-t-on assuré.
Souhaitons que tous les états-majors se mettent d’accord pour le bien-être de nous tous et que nous
puissions rallier la date prévue.
Quel destin nous est-il réservé ? Quel dessein ?
Est-ce que nous méritons une deuxième chance ?
De quoi demain sera-t-il fait ?
Notre passé est parti, notre avenir n’est pas encore là.
Que d’instants perdus !
Je terminerai sur une citation d’Oscar WILDE :
«La vie est tout simplement un mauvais quart d’heure composé d’instants exquis».
A bientôt peut-être,
Evelyne Valade le 20 avril 2020
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Elle ne me l'a pas dit, mais je l'ai trouvé quand même, un petit bijou de ma si talentueuse amie Evelyne
Liliane
Liliane Gillant
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Ma fille , Mireille, m'envoie ce matin, 23 avril, cette photo:
"J'ai une surprise, dans mon jardin ! "
Je partage ce brin de muguet porte-bonheur avec vous. Liliane
Vous pouvez, clic droit, "enregistrer sous" bureau...puis, imprimer ou agrandir...
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Mireille Morlet,
Dimanche 19 avril 19h, 34ème jour de confinement
Il pleut! Le ciel est blanchâtre, plat. Pas un nuage gris ou anthracite pour lui donner un peu de profondeur, un peu de vie ! On ne voit plus Carpiagne et ses sommets arrondis. Même les murs bruns de l’hôpital deviennent flous.
Seules les lumières bleues des ambulances qui arrivent aux urgences animent un peu ce paysage endormi.
Pas d’oiseau plongeant du sommet des platanes vers les buissons de chèvrefeuille devant la piscine. Les rares motos qui passent sur la nationale le font avec discrétion. Leurs moteurs semblent avoir perdu la force de vrombir.
Le garage a fermé son rideau noir sur les rares voitures qu’il avait encore hier en pension. Les balcons restent vides. La vie se cache derrière les voilages blancs des fenêtres.
Nous attendons… sans vraiment savoir quoi…
Ce soir, la ville est vide, sans âme, repliée sur elle-même. Les gens se serrent dans leurs appartements. La pluie a réussi là où la peur de la maladie et l’obéissance avaient en partie échoué.
Nous avons oublié la dévorante envie de sortir qui rendait ces derniers jours si difficiles. Nous sommes là, sans grande énergie, sans volonté marquée, assis, un livre dans les mains, sans même vraiment savoir quel est son titre.
Il me revient en tête des poèmes appris pendant l’enfance. Des noms me traversent l’esprit, Verlaine, Verhaeren, Baudelaire. Tous ont chanté la pluie et cette âpre langueur qui s’empare de nous quand le ciel ne sourit plus. J’entends leurs mots mais étonnamment, ce soir, je ne ressens pas de spleen.
Je plonge dans les notes douces de la musique et mon esprit s’envole vers d’autres rives où l’absence de soleil n’a plus d’importance !
Alain Vernet
Le confinement décrété par nos hautes autorités, même si nous savions qu’il était nécessaire a suscité un grand émoi auprès de nos compatriotes et provoqué en particulier chez nos aînés, un isolement affectif catastrophique pour beaucoup, avec des conséquence désastreuses.
Il ne s’agit pas de faire le procès de quiconque, mais force est donnée de constater que le manque de réactivité face au danger de la pandémie, les informations contradictoires les querelles sur les traitements médicaux, les mesures draconiennes dans les EPAD, l’absence d’humanité dans certains contrôles par les autorités, les différentes prises de position, parfois corrigées quelques heures plus tard, l’impossibilité de disposer de masques, au-delà de l’angoisse, n’ ont pas favorisé la concorde.
Même l’Ecole, ce sanctuaire, n’y échappe pas, avec les dissensions ente l’État et les collectivités territoriales!
En ces moments si difficiles, il faut positiver et garder espoir, comme l’avait dit, en son temps, Raymond Aron : « Nous avons souvent dégringolé, après être montés mais mystérieusement, nous avons toujours réussi à ressusciter »
« La France doit se préparer à un effort « a indiqué le gouvernement , formulons le vœu que l’après confinement s’accompagne d’équité et ne laisse pas bon nombre de nos compatriotes au bord du chemin !
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Pour illustrer le texte d'Alain, voici une photo que m'a envoyée Marie Bercy, la rue déserte d'un village de l'Italie du nord, la nuit.
Inspirée par elle, Marie a commencé un tableau.
Elle m'écrit:
"L'atmosphère de vide qu'elle décrit est celle de beaucoup d'autres villes et villages aujourd'hui. Il y a heureusement une lumière au bout de la rue qui apporte un signe de vie. "
Cette photo me parait le symbole notre vie aujourd'hui, et la lumière que nous espérons, la "résurrection" (Aron)
Aimerez-vous?
Liliane
Liliane Gillant
L'ouvrage avance. Le bois est finement encadré d'un quart de rond . Sur le côté droit il ne manque que la petite bande près de l'encadrement. Les animaux sont des oiseaux, nombreux dans les clochers ou des animaux de gargouilles.
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Sur la bande près de la cathédrale, trouvez les 3 gargouilles...
Lucien Montaggioni
Réchauffement climatique et épidémies : un même combat ?
En ces temps de pandémie et de confinement, nous nous devons de conserver un solide moral, le sens de l’humour et une certaine légèreté d’esprit, comme le montrent les nombreux textes et essais publiés sur le site de l’AMOPA 13. A contre courant de ces tendances, je vous ferai part des inquiétudes, qui sont aussi les miennes, d’Edouard BARD, climatologue, Professeur au Collège de France et chercheur associé au Centre Européen de Recherche et d’Enseignement de Géosciences de l’Environnement (CEREGE), organisme auquel je suis moi-même rattaché. Dans un article publié dans « le Monde » du 24 Avril, Edouard BARD affirme que, je cite, « la pandémie du Cov-19 préfigure en accéléré la propagation du réchauffement climatique » et considère que la crise sanitaire que nous traversons est « une répétition générale » de ce que nos enfants et, surtout, nos petits-enfants subiront dans les prochaines décennies. Ces inquiétudes rejoignent celles de l’incontournable Didier RAOULT, Professeur de bactériologie et virologie à Marseille, qui, il y a quelques années déjà, soupçonnait que le réchauffement du climat libérerait probablement des souches bactériennes et virales inconnues, piégées depuis des siècles voire des millénaires dans les sols gelés appelés « permafrost ». Le permafrost est un terme désignant un sol gelé pendant des durées minimales et consécutives de 2 ans. La couche supérieure dégèle en été, alors que la partie profonde est maintenue à des températures inférieures à 0°C. Environ 20% des sols de notre planète, situés aux hautes latitudes, sont constitués de permafrost. A la suite du Professeur RAOULT, nombre de spécialistes, en particulier ceux appartenant au Groupe d’Experts Intergouvernementaux sur l’Evolution du Climat (GIEC), ont insisté et insistent encore sur le fait que la fonte du permafrost risquait d’avoir, d’ici la fin du siècle, des effets catastrophiques sur les populations. Ces prévisions ont été reprises sur la Toile ; on y affirme qu’une telle fonte représente « une bombe climatique et sanitaire », « une menace » pour l’humanité. » ou encore « une boite de Pandore »
Revenons aux considérations du Professeur BARD. Eu égard aux réactions des états face à la crise sanitaire actuelle, il constate que chacun adopte des positions égoïstes et des stratégies différentes, particulièrement en Europe. Se projetant dans le passé, il relie le déclenchement de certaines pandémies à des événements climatiques : par exemple, l’épidémie de choléra qui a affecté au début du 19 ème siècle le Bengale, aurait été favorisée indirectement par l’éruption du volcan indonésien, le Tambora, en 1815. En effet, la couche d’aérosols émis par le volcan et propagés dans la haute atmosphère, en bloquant la pénétration des rayons solaires, a généré un « hiver » volcanique prolongé, responsable d’une famine généralisée dans le sud-est asiatique. La famine, affaiblissant les individus, aurait ainsi permis la propagation du choléra.
Dans notre monde actuel, le climato-scepticisme et le déni de la gravité des épidémies se retrouvent souvent associés chez les mêmes individus, parfois au plus haut sommet des états. Leur confiance (pour ne pas dire, leur inconscience) en la suprématie de l’Homme sur la Nature laisse à la fois rêveur et atterré. Telles les épidémies, les civilisations apparaissent, grandissent, se propagent, disparaissent, puis renaissent sous d’autres formes. Mais ces cycles pourraient à terme s’interrompre ….définitivement. Dans un futur proche, la conjonction de pandémies majeures, dues à la libération de formes microbiennes inconnues par la fonte du permafrost, et de l’emballement de la machine climatique pourrait véritablement nous conduire à la sixième extinction de masse, dont l’Homme lui-même pourrait faire les frais.
Je terminerais mon propos en livrant à votre réflexion un proverbe qui renvoie l’Homme à son destin : « Le corail croit, le cocotier pousse, mais l’homme s’en va », proverbe tahitien in Jack LONDON, Le Chinago (1909).
Lucien MONTAGGIONI,
En confinement, le 26 Avril 2020.
Jean-Marc Coves
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Avec le confinement je ne suis plus que l'ombre de moi-même lol
Lui il n' a pas résisté au covid
Trèfle, trouvé celui à 4 feuilles.
Bouquet de thym
Arbre ressuscitant du covid 19
Beauté de la nature
Mireille Morlet,
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Dominique et Jean-Marc Coves: sauvetage d'une mésange
Par cette belle journée de printemps la campagne reverdit,
le soleil nous réchauffe, les abeilles butinent à s’enivrer dans les fleurs de l’oranger qui embaument notre terrasse.
Les papillons voltigent, les oiseaux batifolent, s’affolent, ils font
les fous à tire d’aile d’un arbre à l’autre, et d’un coup « Patatras »
c’est l’accident l’insouciance de notre petite mésange qui fonce
dans la baie vitrée, c’est le choc elle tournicote au sol comme une feuille emportée par le vent.
Nous nous empressons de lui porter secours, je la prends au creux de mes mains tendrement, délicatement, et lui susurre des mots pour la calmer.
Ses petites pattes griffées s’agrippent sur mes doigts sans tension, sans bouger, semblant chercher le réconfort.
Son bec est légèrement entrouvert, ses petits yeux clignotent et je me demande tout en lui caressant la tête d’un doigt délicat si elle va succomber. Par la pensée et par l’intermédiaire de mes mains je lui insuffle toute mon énergie pour lui permettre de retrouver sa vivacité et sa liberté.
Nous lui glissons quelques gouttes d’eau par le bec entrouvert.
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Et là, après quelques minutes je sens la vie reprendre ,
j’entrouvre mes mains lentement et sans précipitation notre oiseau se prépare à son envol.
Un premier essai timide sur le lampadaire puis après une œillade dans notre direction comme pour nous dire merci notre mésange a repris son envol vers le ciel azuréen.
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Depuis cette belle aventure nous avons installé un mobile devant la baie vitrée vous avez compris pourquoi ????
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Une ponctuation..
Dali et Oscar
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Bonjour amis Amopaliens, je suis Dali, papa est Persan, maman British Shorthair. Je suis donc British Longhair. Of course !! Je vis avec ma maman d’adoption depuis 12 ans.
Elle héberge des poules, plusieurs chats et même un singe
Mes journées s’écoulent sereinement entre la toilette du matin, les repas et les siestes
L’été quand j’ai trop chaud je me réfugie dans un abri de fraîcheur, juste à ma taille. En plus ma maîtresse me conduit chez mon coiffeur qui me fait une coupe courte en respectant ma crinière de félin. .
A Noël je suis investi d’une mission: je monte la garde devant les cadeaux. Mais surtout cela me permet de chaparder quelques boules du sapin.
Comme vous voyez j’adore les fleurs : je les mange, je les respire...
Moi je suis arrivé pour le réveillon dernier Je m’appelle Oscar. Papa est Sibérien, maman Maincoon : mélange « coupable » mais quelle réussite n’est-ce pas ?
J’ai tout de suite investi l’arbre à chat pour mon plus grand plaisir.
J'ai fait la connaissance de mon nouveau frère, pas rassuré Nous nous chamaillons, Dali me corrige… Mais nous arrivons à faire de bonnes siestes ensemble
Ma fourrure est indisciplinée malgré les brossages dans la baignoire. I
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Il parait que je suis espiègle. Mais en fait je suis nature. D’ailleurs je prends mes aises sur le lit de ma maitresse
Dali et moi nous sommes toujours d’accord au moment des repas
Nous vous quittons : c’est l’heure de notre sieste.
Dali et Oscar espèrent que ce moment de tendresse vous aura fait oublier un instant les inconvénients de votre isolement. Portez-vous bien.
Danièle Gentil
Brigitte Yrtsuo
«La musique inspirée par une mélodie n’a de raison d’être que si elle ajoute quelque chose à cette poésie, si elle la rend plus touchante pour les âmes qu’émeut l’expression musicale…» Henri Duparc
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Bonjour à vous tous, amis amopaliens, et bravo pour vos talents.
Certains d’entre vous ne l’ignorent pas : j’ai mené de front études de mathématiques et de chant lyrique. L’enseignement des mathématiques a été mon métier, la musique ma passion.
Nourrie de chant lyrique, j’ai « défendu les couleurs » de la mélodie française en France et à l’étranger : Malte, USA, Irlande, Italie…
Il est un compositeur assez mal connu en France, mais dont l’œuvre a une telle puissance évocatrice, une telle profondeur qu’elle m’accompagne depuis que je l’ai découverte. J’aimerais vous parler d’Henri Duparc.
Né en 1848 à Vaugirard, à vingt-deux ans, il met en musique « l’invitation au voyage » de Charles Baudelaire. C’est un chef d’œuvre. Pendant une quinzaine d’année, il participe activement à la vie artistique française, créant des mélodies, des drames lyriques : « Léonore », « Aux étoiles », « Roussalka » d’après Pouchkine. Avec Camille Saint-Saens et Romain Bussine, il fonde la « Société Nationale » chargée de défendre la musique française, car, malheureusement encore aujourd’hui, « nul n’est prophète en son pays » !
A trente six ans, atteint d’une maladie nerveuse, il quitte Paris et assistera, lucide, pendant les cinquante années qui lui restent à vivre, à l’impossibilité de composer. Désespéré, il détruit Roussalka auquel il avait consacré dix ans de sa vie. A sa mort en 1933, il ne laissera qu’un mince recueil de 17 mélodies dont 13 essentielles qui sont des petits joyaux, duos piano-chant où la partie pianistique présente de grandes difficultés d’exécution et où le chant a la puissance des plus
grands airs d’opéra.
Pourquoi vous parler d’Henri Duparc ? Bien sûr, parce qu’il est mon « phare » dans mon parcours de chanteuse et dans ces semaines où nous sommes confinés. Mais sans doute aussi parce qu’il a vécu un confinement terrible : celui de connaître la route à suivre, le chemin de la création dans toute sa splendeur et sa richesse, et qu’il a perdue, enfermé dans la maladie et le désespoir.
Victoria de Los Angeles, Felicity Lott, Kiri Te Kanawa, Régine Crespin, Jesse Norman, Jonas Kaufmann, Angela Gheorghiu…. voici quelques artistes qui vous ouvriront peut-être l’univers de ces mélodies envoûtantes.
Brigitte Yrtsuo
Jean-Marc Coves
Lucien Montaggioni
De l’arrogance et de l’avenir de l’Homme moderne.
L’Homme moderne (Homo sapiens) se croit éternel. Je ne parle pas ici de transhumanisme, de ce courant de pensée qui prône que le vieillissement et la mort sont inacceptables et que le progrès scientifique permettra à l’Homme de tendre vers l’immortalité (utopie qui, rappelons-le, remonte à l’Antiquité). Je veux parler de la croyance en la toute puissance de l’Homme face à la Nature, de la croyance que l’Humanité se relèvera toujours des catastrophes déclenchées par les forces de la Nature voire de celles dont l’Homme lui-même est responsable.
Il suffit de consulter les archives paléontologiques pour se convaincre de la finitude annoncée de notre espèce. Depuis la nuit des temps (j’aime ce terme qui, géologiquement parlant, n’a pourtant aucun sens), les espèces apparaissent, vivent, se diversifient, se renouvellent, puis disparaissent. Depuis l’apparition du premier hominidé (avec l’espèce Sahelanthropus tchadensis) voici environ 7 millions d’années, de nouveaux genres et espèces ont peuplé le monde. La première espèce du genre Homo(Homo rudolfensis) émerge il y a environ 2,4 millions d’années. Je ne vais pas ici vous dérouler toute l’histoire de la lignée humaine ; ce serait fastidieux. Retenons simplement que, au sein du genre Homo, en plus d’Homo sapiens, un total de 11 autres espèces sont, à l’heure actuelle, identifiées. Sept d’entre elles ont vécu au cours du dernier million d’années. La durée de vie de chacune de ces espèces a été très variable, mais rarement plus de quelques centaines de milliers d’années.
Pour n’évoquer que l’espèce la plus proche de nous, avec laquelle les Européens et les Asiatiques partagent quelques gènes (environ 2%), à savoir l’Homme de Néanderthal, qui fut donc notre contemporain, a vécu environ 400 000 ans avant de disparaître il y a environ 30 000 ans. Les causes de sa disparition font toujours débat ; elles seraient multiples, l’une des causes invoquées est celle d’un génocide dont notre espèce serait responsable. L’Homme moderne est apparu il y a environ 300 000 ans. Si l’on prend la durée de vie des Néanderthaliens comme base de calcul, notre espèce a encore de beaux jours devant elle. Mais ce serait sans compter sur notre comportement, notre arrogance face à notre environnement. L’Ancien Testament affirme que la Nature a été faite pour l’Homme. D’autres civilisations, souvent considérées comme primitives, pensent, a contrario, que l’Homme n’était qu’un élément de cette même Nature, qu’il devait la respecter. A travers les récentes épidémies, qui se sont multipliées au cours de ces dernières années, la Nature s’est rappelée au bon souvenir de l’Homme. Si le risque d’une guerre nucléaire est probablement à écarter, notre inconscience face aux pandémies et au réchauffement climatique risque de déclencher le processus conduisant à la disparition de notre espèce. Le climato-scepticisme et lecorono-scepticisme affichés par quelques dirigeants politiques (voir ma « lettre » précédente) ne sont pas de bon augure. Il est vrai que la démographie galopante observée dans certains pays, qui devrait produire une population globale de 12 milliards d’individus à la fin du siècle, pourrait laisser penser que l’humanité n’est pas près de s’éteindre. Mais, famines et épidémies, liées au réchauffement climatique pourraient inverser la donne. Gardons à l’esprit que toute forme de vie est éphémère. Comme nos ancêtres, les Gaulois, craignons que le ciel nous tombe sur la tête.
Lucien Montaggioni
2 Avril 2020
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Liliane Gillant
Bois enluminé, suite:
Le côté droit et la petite bordure du bas sont faits, mais pas fignolés, il me restera à revoir les détails, vernir les dessins seulement, rectifier le font bleu clair entre les peintures, le poncer légèrement.. C'est pour l'instant un travail brut...
Danièle gentil nous offre ce matin, 1er mai, un beau bouquet de muguet.
Brigitte Yrtsuo offre ce muguet sur son balcon, à tous les Amopaliens
Mireille Morlet nous souhaite un joyeux premier mai
Alain Boulley,
Nous avons connu Alain et son épouse Madeleine, lors du séjour magique que Danièle avait organisé pour nous, Amopaliens, en avril 2017. Leur gentillesse, leur sens peu commun de l'hospitalité, le partage de leur amour pour leur île fabuleuse, nous ont laissé un souvenir ébloui.
"Amopalien, 54 ans de Réunion, et 75 bougies au compteur!
Nou lé là ! Nou lé pas plusse , nou lé pas moins de !...Respecte à nou !"
Allez les vieux!!
C'est quoi exactement être "un vieux"!?
J'enrage tous les jours en entendant les journalistes, les faux et vrais experts, les ministres et secrétaires d'état,répéter avec cette douceur mièvre et apitoyée: " Prenons soin de nos aines, de nos anciens...des plus vulnérables", bref, de nos "vieux".
Mais c'est quoi un vieux au juste...? Un vieux, une vieille, c'est un homme, une femme de 65, 70, 75 ans, voire plus et qui la plupart du temps est en pleine forme. La communauté des vieux est jeune!
Les vieux vont à la pêche, ils font du sport, dirigent des associations, utilisent les réseaux, prennent l'apéro avec leurs potes tout aussi pêchus qu'eux. Les vieux sont des millions à ne pas être grabataires, débiles ou stupides. Ils font marcher le commerce, l'industrie et le tourisme. Ils sont parfaitement lucides et responsables. Et puis, c'est quoi cette façon de les posséder? "NOS" aines, "NOS" anciens...Mais de quel droit! Ils n'appartiennent qu'à eux, pas à vous les vieux...et ils peuvent encore dire NON...et, comme Bernard Pivot, ajouter:"Vivement la levée des écrous". On n'est pas des loques les amis!
Donc, le 11 mai , allez les vieux, on se déconfine ! Vive la liberté, l'égalité et la fraternité
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Christine Juppé , Sarzeau, Mobihan, 75 ans,
Christiane et Eugène Bonhomme.
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Christiane et Eugène "confinent" dans leur 5000 m2 de jardin à Aix. Gazon, pins, oliviers, piscine, le travail ne manque pas pour Eugène, ni pour Christiane qui le photographie...
Voilà mon jeune homme en train de labourer avant la plantation.
Ensuite, mon homme devient un grand cultivateur
en triant le compost avant l'emploi
La réparation de la tondeuse d'une amie et de son mari.
Le jardin est heureux du confinement!
Eugène déterre une souche de rosier, "pas évident" dit Christiane, qui nous a donné un aperçu de son "havre de bonheur"
Josette Artaud
Mais amour ayant accompli sa belle vengeance,
S’en vont en volant tout heureux dans le noir ;
Il rejoignit en hâte le royaume de sa mère
Où se trouve la compagnie de ses frères,
Royaume où les Grâces se réjouissent ,
Où la beauté est couronnée de fleurs,
Où Zéphyr, tout à son désir pour Flore,
Vole et fleurit l’herbe verte ..
Dans les stanze per la giostra composées entre 1475 et. 1478, le poète Politien nous donne une image délicate du royaume de Vénus. Cette description pourrait être le prélude de la peinture de Botticelli .
Cette allégorie du printemps a été commandée par le jeune Lorenzo di Pierfrancesco di Medici pour sa villa del Castello 1761 . Elle devait orner un grand mur au dessus d’un lit de repos de 172 x 278,5. Ainsi en se plaçant sous la protection de Venus " humanitas " , et sous l’influence bénéfique de Mercure il se trouvait protégé .
On doit lire cette peinture de droite à gauche, conformément au calendrier agreste romain des mois d’avril et de mai.
Venus gracieuse nous invite d’un geste de la main droite à entrer dans ce jardin luxuriant planté d’orangers en fleurs et fruits .
Juste au-dessus d’elle vole cupidon qui s’apprête à décocher de son arc une flèche enflammée.
A sa gauche, Zéphyr ou Favonius , le vent printanier souffle sur Khloris , la nymphe de la terre , et la féconde. Des lèvres de la jeune femme s'échappent des fleurs qui viennent se poser sur la robe de Flore .
À droite de Venus on découvre trois jeunes femmes "les trois Grâces" les heures du printemps "qui se donnent la main pour une danse légère , puis vient ensuite Mercure, dieu du vent qui écarte les nuages de son caducée.
Cette grande toile reprend avec élégance les allégories évoquées dans les odes d'Horace,mais également le ‘De rerum natura de Lucrece et les fastes d’Ovide . Pour le jeune Lorenzo ces images poétiques sont chargées d’un sens moral et philosophique. Cette œuvre humaniste de la Renaissance étonnamment moderne par ses formes fines et ses couleurs légères nous interpelle et reste très proche de nous .
Ce beau jardin n’est il pas une invitation ?
Alain Boulley,
Amis Amopaliens 13, j'élargis notre page aux Amopaliens de la Réunion, que certains d'entre nous, privilégiés, ont rencontrés en 2017.
Alain nous parle du confinement chez lui. Je suis sûre que, comme moi, vous serez passionné par la lecture qui suit
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Bonjour Liliane
Nous avons bien pensé à vous lorsque les premiers malades du covid19 ont été regroupés à Carry le Rouet
Pas de problème en ce qui concerne le texte sur les vieux car plus il circulera mieux ce sera
En ce qui concerne notre confinement, c'est comme en métropole : déplacements très réglementés avec attestation soit de l'employeur pour ceux qui travaillent et pour les autres attestation papier (médecin, courses......) et les forces de l'ordre veillent à ce que cela soit respecté (pas mal de PV ont été donnés)....dans l'ensemble cependant les consignes ont été suivies
En ce qui concerne les arrivées par avion, les passagers sont dès leur débarquement conduits pour une 14aine dans des hôtels dédiés, car les principaux cas enregistrés l'ont été par des personnes venant de l'extérieur (fin des vacances de la période fin décembre-fin janvier) car à leur arrivée ils n'étaient soumis à aucun contrôle, il y a eu ensuite les "cas contact" et nous avons quelques cas autochtones (très peu) . Aujourd'hui nous en sommes à 422 cas recensés: importés 296, 66 contacts et 60 autochtones) , 3 hospitalisés,1 en réanimation, mais surtout : aucun décès; nous sommes classés en zone verte pour le moment et le resterons si le critère "tests" s'améliore d'ici le 11 mai ........comme pour la métropole le problème de masques, blouses, gants... s'est cruellement fait sentir au début pour le personnel soignant des hôpitaux. Depuis le problème a été réglé et tout le personnel en contact avec le public est pourvu de masques (médecins de ville, infirmiers,kinés, labos, aides à domicile) ainsi que ceux qui travaillent (éboueurs, entretien de bords de route et espaces verts, caissières, employés de magasins ouverts (boulangeries, petits marchés.......) Les autres pour bon nombre d'entre eux sont en télé travail ou en chômage partiel . Certaines communes ont autorisé de petits marché d'agriculteurs pour les fruits et légumes, à condition que les mesures soient respectées .......de nombreux agriculteurs ont mis en place les livraisons à domicile, mais aussi les commandes par internet que les clients viennent chercher chez eux
Le secteur le plus touché pour la Réunion, et c'est un énorme problème, est celui du tourisme : hôtels, tables d'hôte, bars, restaurants (certains se sont lancés dans les repas à emporter) sont fermés ainsi que les structures qui gravitent autour de ce secteur ( surf, plongée, croisières, accompagnateurs de randos, plages interdites......), il y a aussi la culture : théâtres fermés, festivals annulés, intermittents du spectacle au chômage, le sport : stades et gymnases fermés, saison de sports collectifs close avant la date ...
Nous attendons maintenant la période de "déconfinement" , et la Réunion se mobilise pour la confection de "masques grand public" : associations, industriels, couturières..... en plus de ceux qui arriveront de métropole.
Bien entendu le plus gros problème est celui de la rentrée scolaire (sous volontariat) qui doit se faire le 14 et 15 mai pour le personnel et le 18 pour les élèves (CP et CE1 pour les primaires, 6è et 5è pour les collèges, et début juin pour les lycées)
Pour le moment 2 communes (St Joseph et Bras Panon) ont annoncé que les écoles de leur secteur resteront fermées, pour les autres, elles attendent pour voir si tous les problèmes pourront être résolus (désinfection des locaux, transport scolaire, cantine masques pour les encadrants et les élèves, gel, sanitaires, etc) . Pour la distanciation le cas est plus facile à résoudre, reste à savoir si les élèves après 2 mois de confinement vont la respecter (entrée dans les établissements,récréations, cantine)
Une grande majorité des parents semble vouloir garder les enfants à la maison
Les syndicats des personnels et les associations de parents montent aussi au créneau.
Tout le monde a compris que le plan étant annoncé, les modalités d'exécution ont été "déléguées" aux mairies (primaire) conseils généraux (collèges) et régionaux (lycées) qui pour le moment font ce qu'ils peuvent pour pouvoir espérer résoudre tous les problèmes liés à ce plan.......
Mado, comme les autres enseignants, après avoir pas mal galéré pour la "continuité pédagogique" se demande déjà comment assurer les cours en classe pour le peu d'élèves qui seront présents, et continuer en même temps à assurer un travail à distance correct, surtout que pour ce dernier elle a remarqué qu'il y a un certain relâchement pour les élèves comme pour les parents
Comme pour la métropole le "brevet des collèges" est annulé et le bac se passera en "contrôle continu" reste pour les élèves de terminale à savoir comment se dérouleront les procédures d' entrée dans les écoles spécialisées post-bac (commerce, informatique, sport ....)
Un autre problème va très certainement se poser en ce qui concerne les structures hospitalières qui vont certainement voir affluer de Mayotte, (île dans laquelle le virus fait de plus en plus de ravages), bon nombre de cas sérieux qui risquent d'engorger les services d'urgences et de réanimation, qui pour le moment ont pu assurer relativement sereinement leur travail (à part le problème de matériel pour les personnels au début). Il y a des places et des respirateurs en nombre suffisants dans le quartier covid19 pour le moment
Le principal point positif est le bienfait sur la nature : lagons vides ( poissons et coraux s'en portent mieux), sentiers désertés (les oiseaux reprennent possession de leur habitat naturel en toute tranquillité), air moins pollué (moins de circulation de véhicules), nature préservée (abandon de tout pique-nique), pratiquement plus d'embouteillage, circulation très fluide.
Voila, il nous tarde d'être "déconfinés" en espérant que nous n'aurons pas à subir une seconde vague. Cela tiendra bien entendu au strict respect individuel des gestes barrières, des livraisons de masques, gel en quantité suffisante...
Le plus dur va être de rester "confinés" sur notre île, les autorisations de quitter le territoire étant soumises à certaines restrictions, et cela pour une période qui s'annonce très longue.
Voila vu de la Réunion un aperçu de ce que cette crise sanitaire a entraîné, mais qui a vu apparaître également des grands moments de solidarité, de nombreuses formes de système D, et de prise de conscience de notre façon de consommer, de notre individualisme, du besoin de sociabilisation
Joli mois de mai ......bises"
Alain
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Pour vous qui étiez à la Réunion, et pour vous tous, voici quelques images souvenirs avec Alain, Mado, et l'AMOPA Réunion.
C'est une île enchanteresse, dont Danièle dit: "Le 12 août 1966 j’arrivais sur une terre qui m’était totalement inconnue, avec le sentiment de vivre une aventure de pionniers : eau courante 2 fois 3 heures par jour, des charrettes de canne tirées par des zébus indolents… Mais quelle végétation ! Quels paysages époustouflants aux parfums enchanteurs et aux couleurs chatoyantes ! Une histoire d’amour qui s’est enrichie au fil des années."
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Nous sommes Installés à l'Ermitage les bains, résidence "Coco Island", et la surprise est de taille: Alain et Madeleine , des amis très chers de Danièle, nous ont concocté un apéritif dînatoire de bienvenue. Nous sommes émus par cette manifestation rare d'amitié. Enseignants à la Réunion, Alain est à la retraite, Madeleine enseigne toujours l'anglais.
Quelquefois nous avions 2 guides, Danièle et Alain.
Le dernier jour nous avons été invités à déjeuner chez eux. Ils habitent le Bois de Nèfles, baptisé du nom des essences qui recouvraient autrefois les pentes. Quel accueil ! quel repas! quelle gentillesse ! quelle générosité !......La table est ouverte sur un cadre somptueux, la pli lé for ( la pluie est forte). Mado nous a entre autres donné la chance de déguster un "cari de bibiques, plat très rare! Sa renommée culinaire à la Réunion atteint des sommets. Chaque année, il fait l’objet de toutes les convoitises .
Et le soir, nous partons pour "l'Éperon", quartier de la commune de Saint-Gilles. Danièle nous dévoile la dernière surprise qu'elle nous fait : Maïté et Jean Sauzet, Amopaliens, nous ouvrent leur magnifique villa
Quel plaisir de rencontrer plusieurs membres de l'AMOPA Réunion, belle section vivante et très active, de partager , de créer des liens , qui nous l'espérons, se concrétiseront.
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J'espère vous avoir permis de vous évader....et donné l'envie d'aller revoir ou voir les pages 10, 10bis et 10 ter, où cet inoubliable voyage. est relaté dans le détail.
Liliane
Et voilà la journée de deux Réunionnais en confinement. Les photos nous montrent que celui-ci est pas mal aéré....
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Après vous avoir envoyé ce qui se passe dans l'île je vous envoie un mail perso en ce qui concerne le confinement
Nous avons, vous le savez, le bonheur d'habiter une case avec un grand bout de jardin, voila donc le programme d'une journée pendant ce confinement
Lever assez tardif entre 8 et 9h, petit déjeuner, puis pour ma part 30 minutes de vélo d'appartement en regardant la TV, pendant que Mado effectue un peu de ménage, ensuite un tour dans le jardin pour s'occuper des herbes, des fleurs, des haies et des arbustes, et quelque fois un peu de "bricolage" (pas évident les quincailleries étant fermées)
Un petit tour à la piscine (l'eau commence à être plus fraîche car nous allons vers notre hiver austral) pour quelques mouvements d'aqua-gym, vient alors le moment de préparer le repas très peu de carrys, beaucoup de légumes et de fruits (on profite de cette période pour faire un peu de régime)
Après le repas un petit tour devant la TV ou quelques instants de lecture, puis direction l'ordinateur (pour moi) : lecture des mails et connexion à FB, puis une petite séance de musculation sous la varangue et pour Mado lecture des mails de l'administration et des élèves, puis travail pour sa "continuité pédagogique), vers 17 h retour dans "la cour" pour la séance d'arrosage (il n'a pas plu depuis bien des semaines) puis préparation du dîner; après le dîner (il fait presque nuit) pose devant la TV pour suivre l'actualité puis visionner quelques séries ou films et cela jusque vers 22h
Munie de son attestation Mado va faire les courses environ 1 fois par semaine chez les épiciers du coin et en grande surface; à part cela : "nou rest not case"
Bises tropicales
Alain
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Voila deux collages réalisés par Mado, et qui résument bien "notre confinement" à Piton
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Une jolie vidéo envoyée par Jean Martinez
Paul Gillant
Ces articles de nos amis Amopaliens sont bien le reflet de notre AMOPA 13, dans sa diversité et son originalité. Un vrai bonheur ! Vous avez tellement bien répondu, que cette page dépasse nos espérances..
Mais Paul pense que vous éprouvez le besoin d' en savoir davantage sur l'art manuel de la bijouterie. Donc, au déjeuner, tandis que nous nous régalions de boulettes à la brousse, j'ai interviewé mon Meilleur Ouvrier de France 1994.
Paul, comment à partir des pièces d'or , parviens-tu au collier de Loïc?
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"La chaîne pèsera environ 72, 75 grammes. J'ai donc dû couler ou fondre des napoléons pour arriver à plus de ce poids, car la fonte s'accompagne toujours d'une petite perte dont il faut tenir compte.
Nos bijoux, titre légal, sont de 18 carats, c'est à dire 750/1000ème d'or. Le napoléon titre 900/ 1000ème. I l faut donc lors de la fonte créer un alliage de 3/ 4 d'or et 1/4 d'argent et de cuivre, dont les proportions seront celles de la couleur désirée, or rouge, rose, jaune...
J'obtiens un petit lingot que je dois laminer puis étirer au diamètre désiré: 1.7 pour l'anneau, 2.2 pour la barre de liaison.
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Laminoir
Filière
Il me reste à faire le travail de forme, à la pince, au mandrin......, souder, émeriser, polir, monter...et offrir".
Marthe Renée Gachet
LE CONFINEMENT, UNE SITUATION MANICHEENNE ?
A l’heure où les yeux sont fixés sur la date du 11 Mai que d’aucuns considèrent comme l’horizon de la Terre Promise , on peut s’interroger sur les effets du confinement : maléfiques, bénéfiques ? vicieux, vertueux ? Le confinement aurait-il deux faces, comme le dieu Janus, ou le palais d’Agamemnon, avec un « côté qui pleure » et l’autre « qui semble rire », dans Electre de Giraudoux(1937 ), ou plus près de nous, les personnages créés par Robert Louis Stevenson en 1886, Docteur Jekyll et Mister Hyde ?
Les effets individuels et collectifs d’une épidémie ( voire, pour le covid 19, d’une pandémie), sont remarquablement évoqués dans le roman d’Albert Camus : La Peste (1947), qui nous apparaît, dans le contexte actuel, d’une criante vérité humaine. Tout y est : des premières manifestations du fléau à sa conclusion finale, avec la « libération » et l’ouverture des portes de la ville. Les diverses réactions sont exposées, de l’égoïsme individuel à la solidarité humaine, du dévouement inconditionnel et d’un héroïsme tout laïque à une interprétation métaphysique du fléau comme châtiment divin, par certains, tout est magistralement analysé. Et l’on se rend compte, comme le Docteur Rieux, le narrateur, qu’au fond « les hommes sont toujours les mêmes », car comme disait Montaigne au XVI° siècle « chaque homme porte la forme entière de l’humaine condition »(Les Essais III,2). Cela se vérifie encore en ce premier semestre 2020, et par cette situation extra-ordinaire de confinement, qui nous invite à méditer sur notre condition humaine…
C’est là que la littérature joue un rôle majeur, car les réflexions qu’elle offre sur l’homme et le monde ne sont pas contingentes, liées à des circonstances éphémères, mais pérennes, car elles touchent à l’essence même de l’être humain. On pense à la fameuse définition donnée par Claude Roy (poète, journaliste et écrivain 1915-1997) : «La littérature est parfaitement inutile ; sa seule utilité est qu’elle aide à vivre ».
Ainsi, on peut voir qu’au fil des siècles les écrivains nous accompagnent dans nos états d’âme, nos réactions, nos révoltes…suivant la situation vécue.
Par exemple, pour certains, le confinement est insupportable, il est source d’angoisse, de désarroi, et même de violence. Privés de leurs habitudes, du tourbillon de la vie quotidienne contre lequel ils s’insurgent souvent, mais qui leur donne le sentiment de ne pas avoir perdu leur temps, ils s’ennuient, se sentent vides, inutiles, sans motivation… Blaise Pascal avait déjà bien analysé, au XVII° siècle, ce qu’il appelle le « divertissement », au sens étymologique du terme (détourner de) et montré son importance : tout ce qui maintient dans une activité, travail compris, pour occuper l’esprit, détourner l’individu de soi-même, en lui donnant l’impression illusoire d’être quelqu’un, ou de faire quelque chose, d’important. Car l’action ainsi conçue, n’est en fait qu’agitation. A un interlocuteur qui se plaint : »Je n’ai rien fait aujourd’hui » Montaigne répond : « Quoi ? avez-vous pas vécu ? C’est(…) la principale des choses » Les Essais.XVI°s).
En réalité il faut distinguer activité et action. Pour Sartre, le faire est révélateur de l’être. L’individu est toujours en situation et les choix qu’il opère le définissent ».L’existence précède l’essence ». A cette lumière, on pense à nos « héros du quotidien », des gens « ordinaires », qui œuvrent pour les autres , non pas parce qu’ils y sont forcément obligés, par devoir professionnel ou pour une gloire quelconque, mais par solidarité humaine et par compassion. Cette action n’est pas un « divertissement » mais un véritable engagement de l’homme pour l’homme ». Inlassablement, sans se décourager, comme Sisyphe roule son rocher (Camus. Le mythe de Sisyphe. 1942), ils persévèrent dans leur dévouement, sans prétendre être des surhommes ou des saints. Ici encore- on retrouve les héros de La Peste… Les applaudissements, tous les soirs à 20 heures, sont pour tous ceux que Hugo appelait « ces obscurs, ces sans-grade », qui, sans ostentation font « chaque jour/(leur) longue et lourde tâche/ dans la voie où le sort a voulu (les) appeler » (A.de Vigny. La mort du loup, dans Les Destinées. 1838) .
Ainsi on voit se dessiner deux visages du confinement : l’un triste, reflétant l’angoisse de l’enfermement et un sentiment négatif d’inutilité ; l’autre, au contraire, exprimant la révolte de l’Homme contre l’Absurde, le visage de la compréhension, de l’empathie et de la fraternité, générateur d’actions positives et valorisantes :« Le soleil de l’Homme, c’est l’Homme »(Michelet. Journal.1854).
Du confinement peut naître le pire comme le meilleur. C’est, en réalité, bien que forcée, une retraite. Ce mot peut avoir plusieurs acceptions, mais celles qui nous intéressent ici, sont la mise en retrait physique de la vie habituelle, et le lieu de ce retrait. Notre vie, nous l’avons vu, nous encline au divertissement, par toutes sortes de circonstances qui ne laissent pas de place à la méditation, voire l’introspection… Le confinement peut, lui, favoriser une prise de conscience, une réflexion sur soi, sur ses priorités, ses goûts, ses attentes, sa définition du bonheur. « Connais-toi toi-même », disait Socrate…Cette pause dans le rythme de notre vie peut être salutaire, devenir un bain de jouvence et même une re-naissance .
Mais encore faut-il qu’on puisse faire chez soi cette retraite, qu’on puisse avoir l’espace et la disponibilité d’esprit pour se retrouver soi-même ! Montaigne disait fort à propos dans les Essais : « Malheureux celui qui n’a chez soi où être à soi, où se faire particulièrement la cour, où se cacher… » . Certes, l’exiguïté d’un logement, la promiscuité avec de nombreux occupants, la tentation du divertissement proposé par divers media, ne favorisent pas à priori le calme propice à la méditation et on pense alors plutôt à la fameuse définition sartrienne : « L’enfer, c’est les autres. »(Huis-clos.1944)
Cependant des facteurs extérieurs peuvent faire office de « déclencheurs » et favoriser plus ou moins brusquement une prise de conscience quant aux vraies valeurs de la vie : cela peut être la séparation d’avec un être cher, ou sa mort dans la solitude et le dénuement d’un hôpital ; cela peut être les inhumations sommaires dans le contexte de l’épidémie ou de la pandémie…Devant des situations « extra-ordinaires » on prend conscience de la vanité de certaines choses qui nous semblaient si importantes « avant », et cette prise de conscience, comme elle se fait différemment selon les individus, provoque, chez tout un chacun, des réactions différentes mais tout aussi logiques et compréhensibles.
C’est pourquoi la question est complexe ; on ne peut diviser les gens entre anges et bêtes. Pour Pascal : « L’homme n’est ni ange ni bête et qui veut faire l’ange, fait la bête ».(Les Pensées.1670).
Sa définition est célèbre: « L’Homme est …un roseau pensant » ; toutefois, bien que « toute notre dignité consiste dans la pensée », la pandémie actuelle montre que « l’homme est un roseau, le plus faible de la nature »(Les Pensées) et que notre civilisation est fragile. On
pourrait reprendre le cri d’alarme de Paul Valéry : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » (Variété. La crise de l’esprit. 1919).
En conclusion, nous resterons sur le message final, symbolique et humaniste, que délivre Albert Camus à travers le Docteur Rieux de La Peste :
… « écoutant les cris d’allégresse » de la foule libérée du fléau…« (Rieux) savait que cette chronique ne pouvait être celle de la victoire définitive. Elle ne pouvait être que le témoignage de ce qu’il avait fallu accomplir et que sans doute devraient accomplir encore, contre la terreur…malgré leurs déchirements personnels, tous les hommes qui, ne pouvant être des saints et refusant d’admettre les fléaux, s’efforcent cependant d’être des médecins ».
Marthe Renée Gachet
Albert Camus
Blaise Pascal
Montaigne
Sartre
Jean-Marc Coves
Aujourd'hui Jean-Marc "pique" notre curiosité..
Que devient Marseille, pendant le confinement?
Elle se repose, prend des forces......Elle ne sait pas ce qui l'attend...après.
Liliane
Jean-Luc Pingrenon
DUALITÉ ET PANDÉMIE
(Les pouvoirs des maires entre confinement et déconfinement)
En cette période de pandémie causée par le Covid-19, nous nous interrogeons sur les responsabilités et les pouvoirs des autorités de notre pays aux divers échelons. Chaque jour les médias diffusent des informations sur la maladie et les moyens de l’éviter, de la combattre, de la contourner, d’en atténuer les effets et de la soigner. Si les personnels soignants, ceux que nous applaudissons chaque soir à 20 heures, sont à la tâche, au « front » disent certains, les autorités administratives ont à prendre des décisions pour assurer la sécurité sanitaire de la population. Après avoir longtemps négligé le rôle des maires et autre élus locaux, le gouvernement les sollicite maintenant, car leur proximité des citoyens est un gage de réussite d’une action qui s’avère erratique durant cette période.
Mon expérience de maire d’une petite ville, de ce que l’on peut considérer comme la grande banlieue parisienne, de 1977 à 1992, donc avant, pendant et après les lois de décentralisation, me met en position d’observateur sur les rôles donnés ou pris par les maires dans cette situation exceptionnelle et inédite.
J’ai entendu au moins un maire interviewé, affirmer qu’il ne saurait être celui qui appliquerait les consignes du gouvernement. Il convient ici de rappeler que les maires ont une double fonction :il est agent de l’Etat et l’exécutif du conseil municipal. 1) Il possède des pouvoirs propres en tant qu’agent de l’Etat : gestion de l’Etat-civil, organisation des élections,.. il est aussi officier de police judiciaire ; 2) il préside et exécute les décisions du conseil municipal. Ce sont les pouvoirs délégués (par le conseil municipal) : budget, gestion du personnel, entretien des écoles et.. des cimetières,.. etc
Dans l’exercice de ces pouvoirs, le maire est soumis aux directives de l’Etat et aussi comme tout citoyen au respect des lois et règlements de la République. Ses décisions, sous formes d’instructions ou d’un arrêté municipal, doivent aussi respecter la Constitution, y compris son préambule.
C’est ainsi que plusieurs maires, croyant certainement bien faire pour assurer la sécurité sanitaire de leurs administrés, (peut-être pour quelques uns avec un soupçon de démagogie ou d’orientation idéologique), ont pris des décisions qui ont été révoquées par les préfets dans le cadre de leur contrôle de légalité, ou annulées par les juridictions administratives. En effet certaines décisions, allant au-delà des dispositions légales prises dans le contexte de la loi d’urgence, faisaient obstacles aux libertés fondamentales (liberté d’aller et venir, secret médical,..) . L’urgence et la sécurité sanitaire peuvent permettre de suspendre ou de réglementer pendant une durée limitée ces libertés fondamentales dans un cadre légal contrôlé par la Parlement. Les maires ont, pour ce qui les concerne, la charge de participer à l’application de ces mesures, de les adapter éventuellement à des circonstances locales particulières ; ils ne sauraient en aucun cas en aggraver les contraintes sans justification expresses.
Il est une question qui ne laisse pas indifférents les membres de l’AMOPA, et qui intéresse nombre de nos concitoyens, c’est celle du retour des enfants à l’école. On sait bien que cette décision est motivée par la nécessité de libérer les parents de la garde de leurs enfants, afin qu’ils puissent retourner au travail. Mais nous sommes aussi dans le contexte de l’obligation scolaire et sans méconnaître les difficultés que peuvent présenter les précautions à prendre et l’inadaptation de certains locaux, nous assistons trop fréquemment à des interviews de maires qui semblent n’avoir pas entendu les prescriptions ministérielles sur le nombre d’enfants à accueillir, sur les aménagements d’horaires, sur l’utilisation des locaux, et qui opposent un rejet global à l’accueil d’enfants qui ont besoin d’un retour, même partiel, à l’école, parce qu’ils n’ont pas la possibilité de suivre chez eux un enseignement à distance, faute de matériel et de possibilité d’aide de leurs parents. J’ai été choqué d’entendre un maire qui refuse toute tentative de réouverture de l’école au nom d’une prétendue responsabilité alors que nous sommes dans une période qui demande de la solidarité, de l’imagination et de la volonté dans l’action et aussi un peu de courage et de lucidité. Je reste persuadé que la grande majorité des maires n’en manque pas, ceux-là ne rencontrent pas les journalistes.
Marseille le 04/05/2020
Jean-Luc PINGRENON
AMOPA 13
Maire de Pont-Sainte-Maxence de 1977 à 1992
(Oise, 13000 hab)
Pont-Sainte-Maxence
Église Sainte-Maxence
La mairie
Jean-Marc Coves
Espérons que je puisse retourner dans ce magnifique Cantal cet automne à la recherche de ces magnifiques beautés de la nature.
Serge Badeau
Madame de Sévigné écrivait à sa fille Madame de Grignan Jeudi, le 30ème d'avril de 1687 :
"Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris !
Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confine tous dans nos appartements.
Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer. Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien. Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »". Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode, tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer.
Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline."
Saisissant non? tout y est, même la date : 30 avril!!!!
Le 30 avril? oui, mais le 30 avril 2020, car ce n'est qu'un plagiat!
Il y a dans ce textes, 3 erreurs notoires, dites lesquelles sur le mail de Liliane, la meilleure réponse, pimentez votre réponse, profitez en pour exprimer votre ressenti....jouez le jeu...chiche? ), gagnera le diplôme du meilleur Amopalien confiné 2020, lecteur de cette page....(un jury amopalien se réunira, bien sûr..)
​
Mireille Morlet.
Je ne voudrais pas oublier le peintre dont les tableaux ont accompagné mon enfance en partie arlésienne!
Peut-être à bientôt de visu!
Daniel Rolland
4/05/20
Gestion du stress , profils de communication et confinement
Préambule : Chers amis Amopaliens
A la demande d’ YvesPoujol, je viens apporter ici ma contribution à la vie du superbe site « Amopa13 Album » animé de façon magistrale et si originale par Liliane Gillant. De nombreux collègues l’ont déjà fait, sous des formes diverses, avec beaucoup de talent et de créativité .En ce qui me concerne , je vous propose de prendre connaissance d’une méthode d’analyse des personnalités liée au stress. C’est une approche que je développais dans mes cours de communication à l’IAE d’Aix. J’ai fait ce choix car la situation d’épidémie et de confinement que nous vivons actuellement, peut tout à fait constituer un terrain possible d’application. Qui plus est, l’intérêt de cette approche est qu’elle peut être utilisée également pour analyser toute situation de relation interpersonnelle. Vous pourrez ainsi vous approprier cette grille de diagnostic des personnalités avec lesquelles vous êtes en contact quotidiennement, et plus particulièrement lorsque la communication est problématique ou difficile. Un des buts de cette présentation est qu’elle soit didactique, comme je l’ai toujours fait dans ma vie d’enseignant (chassez le naturel..), donc qu’elle puisse vous être concrètement utile dans vos rapports personnels et/ou professionnels . Bien sûr , c’est un peu long .. mais il faut cela pour vous présenter les principaux aspects de ce modèle. Aussi je vous laisse juger si cela peut ou non constituer un intérêt pour vous .
Présentation :
Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état j’erre ?...
Nous connaissons tous ce mode de questionnement socratique , le fameux « Connais toi toi-même » (moins sûr pour la troisième question .. ! )
Il est vrai que la période actuelle de réduction de nos relations interpersonnelles directes , pour cause de confinement, se prête bien (même si elle est imposée ) à une réflexion sur nos fonctionnements psychologiques personnels, nos comportements, nos états d’âme , notre façon de communiquer.
Nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne par rapport à la situation à laquelle nous sommes confrontés en ce moment. C’est, par définition, une situation qui est stressante, même si nous avons chacun notre façon de gérer le stress. Nous n’y réagissons pas tous de la même manière. C’est une évidence. Il suffit d’écouter les témoignages de personnes interrogées sur les médias radio ou télévision, pour s’en rendre compte tous les jours. Pour certains , le confinement est très lourd à assumer, pour d’autres , c’est presque une bénédiction ...Avant de voir plus précisément quels modes de réaction différents on peut rencontrer, il peut être utile de prendre connaissance des divers types de profils de personnalité que l’on peut rencontrer. Il existe beaucoup de courants d’analyse psychologique , chacun ayant sa grille d’étude et de lecture des comportements humains. Cependant, sans entrer dans les détails, des différences entre ces écoles de psychologues, la majorité d’entre eux, sous des formes diverses, s’accordent sur une typologie des profils de personnalités dont on je vous propose de prendre connaissance .
On l’appellera le Modèle RISV
Le postulat de base d’une réflexion sur nos comportements consiste à se demander quel est le moteur de ces comportements. Qu’est ce qui nous motive, au sens littéral du terme ( qui met en mouvement ) ? Qu’est ce qui nous fait avancer? Qu’est ce qui nous fait courir? En somme. quel est notre carburant? Et si on prend cette image empruntée au monde de l’automobile, nous savons bien que l’on peut faire rouler un véhicule avec des carburants différents : de l’essence sans plomb, du gas-oil, de l’électricité, etc ..On peut reprendre cette métaphore pour les êtres humains. Quel carburant faut il mettre dans notre moteur personnel pour nous faire avancer ? Il est évident que nous ne fonctionnons pas tous à la même énergie .Notre carburant ce sont nos besoins . Nous n’avons pas tous les mêmes besoins psychologiques. Cette question nous ramène à une grille de profils de personnalité à 4 grandes catégories que nous nommerons, par convention , des 4 lettres : R , I , S , V .
Chaque lettre définit un profil particulier de personnalité au service de la satisfaction d’un besoin psychologique préférentiel.Ce besoin se traduira un type de comportement spécifique se manifestant par un ensemble d’indicateurs caractéristiques de chaque profil . On parlera alors de Langages.
Passons maintenant en revue les caractéristiques de chacun de ces profils .
Le profil R
R est la première lettre du mot « RELATIONS » .
Les valeurs essentielles des personnes qui fonctionnent sur ce profil ( on dira d’eux que ce sont des « R » ) font référence à l’Harmonie , la Solidarité , la Coopération .
Leurs besoins psychologiques sont l’Affection, le Contact , le Partage . Quand ces besoins sont satisfaits les R montrent des qualités de Soutien, de Rassemblement , de Fédération .
Dans les activités professionnelles, les R seront à l’aise dans des rôles de Fédérateurs, de Conciliateurs , de Soutien bienveillant. A titre d’exemples concrets, on y trouvera les métiers de l’accueil, de la relation d’aide, les assistantes sociales, infirmiers, médecins généralistes, psychologues, humanitaires , religieux, relations humaines, médiateurs, enseignants de maternelles, etc ..
Le Profil I
I est la première lettre du mot « IDÉES »
Les valeurs essentielles des personnes qui fonctionnent sur ce profil( on dira d’eux que ce sont des « I » ) font référence à la Liberté, le Mouvement, la Réactivité .
Leurs besoins psychologiques sont l’Attention, la Diversité, le Jeu.
Quand ces besoins sont satisfaits, les I montrent des qualités de Créativité, de Stimulation, d’Humour.
Dans les activités professionnelles, les I réussiront particulièrement bien dans des rôles d’animateurs, d’inspirateurs, de concepteurs. A titre d’exemples concrets, on y trouvera les animateurs de groupes, de TV, les chercheurs, les artistes de tous arts, les humoristes, les publicitaires, les inventeurs ..etc ..
Le Profil S
S est la première lettre du mot « STRUCTURE »
Les valeurs essentielles des personnes qui fonctionnent sur ce profil ( on dira d’eux que ce sont des « S » ) font référence à la Confiance , l’Expertise, la Clarté .
Leurs besoins psychologiques sont la Confirmation, le Cadre, le Savoir .
Quand ces besoins sont satisfaits , les S montrent des qualités d’Organisation, de Rigueur , de Fiabilité .
Dans les activités professionnelles, les S seront très à l’aise dans des rôles d’organisateurs, de gestionnaires, d’experts, de transmetteurs d’informations. A titre d’exemples concrets, on y trouvera les contrôleurs de gestion, les financiers, les comptables, les administratifs, les informaticiens, les juristes , les ingénieurs, techniciens, militaires, mais aussi les professeurs dont le but est de transmettre des savoirs (plus que d’animer des groupes ).
Le Profil V
V est la première lettre du mot « VALEURS »
Les valeurs essentielles des personnes qui fonctionnent sur ce profil, (on dira d’eux que ce sont des « V »), font référence à la Compétition, l’Action, le Dépassement de soi
Leurs besoins psychologiques sont la Considération, le Respect, la Cohérence .
Quand ces besoins sont satisfaits, les V montrent des qualités Evaluations, de Décision, d’Action .
Dans les activités professionnelles , les V réussiront bien dans les rôles de fondateurs, de conquérants , de visionnaires. A titre d’exemples concrets, on y trouvera les fonctions de dirigeants, chefs d’entreprise décideurs, leaders, sportifs de compétition, conquérants, cascadeurs, aventuriers, pilotes de F1..
Arrivés à ce point d’intégration de ces notions, on pourrait se dire que nous ressentons tous ces 4 différents besoins, que nous fonctionnons tous sur les 4 profils de communication que nous avons présentés. On pourrait considérer que nous sommes tous polyglottes, que nous parlons tous ces 4 langages. Sans doute que pour s’adapter aux autres, nous jouons sur ces différents registres, car nous devons tenir compte de celui de nos interlocuteurs. Il n’en reste pas moins vrai que, si on y réfléchit bien, on pourra constater que chacun d’entre nous ressent certains besoins de base ( Affection, Attention, Confirmation, Considération ) comme étant plus importants que les autres, et tente prioritairement de les satisfaire. Il y a donc des files d’attentes dans la réponse à nos besoins et un classement dans l’urgence à les nourrir .
On peut donc dire , que nous avons les 4 types de besoins, mais que certains sont prédominants .
Ils n’ont pas tous les 4 le même poids pour chacun d’entre nous. Cette échelle d’importance est liée à notre vie passée, notre enfance, notre monde émotionnel, le déroulement de nos expériences heureuses ou malheureuses qui nous ont amenés à forger ce que nous sommes actuellement.
Certains profils de communication R, I, S, V sont purs, (dans ce cas, on va essayer de satisfaire principalement 1 seul besoin spécifique).
D’autres sont composites (on joue alors sur 2 profils , 2 besoins spécifiques (par exemple quelqu’un peut être R et I ..ou S et R. Dans ce cas, on dira que ce sont des profils « cousins germains » . On rencontrera moins souvent des profils à la fois R et V ou I et S, car si on regarde leurs caractéristiques on voit que ces profils sont antinomiques. Cela crée alors des forces antagonistes qui rendent la communication plus difficile .
Il est beaucoup moins fréquent de fonctionner sur 3 et surtout sur 4 profils et besoins à la fois . C’est souvent la caractéristique de gens qui sont à un tournant de leur vie personnelle ou professionnelle et qui s’interrogent sur leur avenir et les directions d’avenir qu’ils doivent prendre .
La prédominance de nos besoins apparaît dans les caractéristiques que nous démontrons dans la vie de tous les jours, dans nos comportements face aux autres , et nos façons de gérer les situations quotidiennes. Ces caractéristiques observables sont des indicateurs de notre Profil de Communication dominant. Elles peuvent constituer des qualités ou des défauts .
La connaissance concrète de ce modèle RISV d’analyse des communications a deux intérêts principaux :
Le premier consiste à se connaitre mieux soi même (ce qui est toujours bien utile), et donc de mieux prévoir nos réactions dans diverses situations, de mieux gérer nos émotions .
Le second permet de mieux cerner les profils psychologiques dominants de nos interlocuteurs, le but final d’une communication optimale étant l’adaptation aux caractéristiques de fonctionnement des autres, dans le but de se mettre sur le même canal. On peut aussi se demander dans quelles situations nous sommes amenés à satisfaire plus particulièrement tel ou tel besoin prioritaire .
On distingue 2 « Versions » dans nos façons de communiquer :
-Une version de «Croissance», dans laquelle on retrouve nos qualités relationnelles, nos points forts, notre souplesse dans l’adaptation aux autres. C’est dans les situations que l’on gère sans difficulté, dans lesquelles on est à l’aise, qui ne comportent pas de stress particulier que l’on saura le mieux communiquer avec les autres. Dans ce cas nous utilisons au mieux nos ressources personnelles, nous donnons le meilleur de notre potentiel et nous nous adaptons harmonieusement au profil de personnalité dominant de nos interlocuteurs quel qu’il soit ( R, I , S ou V)
A titre d’illustration passons en revue les principales qualités de chaque profil quand il est en croissance .
-Qualités principales des R: accueil, gentillesse, aide, partage, soutien, chaleur humaine, assistance , cohésion, coopération, rassembler, fédérer.
-Qualités principales des I :créativité, stimulation, curiosité,écoute, animation, jouer, humour esprit de recherche , investigation, .
-Qualités principales des S : rigueur, organisation, efficacité, optimisation, professionnalisme, réalisme, clarté , dévouement, respect des règles
-Qualités principales des V : autorité, commandement, meneurs, prise de décision, entrepreneuriat, évaluation, Innovation, combattre, défis, challenges, gagner, courage, prise de risques calculés , ambition, se surpasser, être le meilleur, le premier .
Une version de « Survie » dans laquelle apparaissent nos défauts relationnels, nos point faibles, notre rigidité dans l’adaptation aux autres. Dans ces cas là on restera « coincé » dans notre profil de communication personnel, sans pouvoir en sortir, et sans savoir tenir compte de celui des autres, d’où des dialogues de sourds car nous n’arrivons pas à nous mettre «sur la même longueur d’onde que l’autre». Notre dominante de profil est plus particulièrement diagnostiquable lorsque nous nous trouvons dans des situations où l’on est mal à l’aise, ou lorsque nous sommes soumis à un stress important. Dans ces situations, nous avons tendance à rigidifier notre comportement, à communiquer de manière stéréotypée et à montrer nettement plus nos défauts que nos qualités .
Après avoir vu les principales qualités des 4 styles de personnalité, voyons maintenant les principaux défauts de chaque profil quand il est en survie :
-Défauts principaux des R: ne pas demander, trop ménager les autres, passivité, soumission, angoisse , émotivité, dépendance affective, peur, inquiétude .
-Défauts principaux des I: difficultés à gérer le temps, agitation improductive, traîner, répétitions , ne pas terminer les choses , être en retard, ne pas établir de priorités , râler , être dans la rébellion .
-Défauts principaux des S: rigidité, formalisme, conformisme, , pas d’exception, soumission excessive à l’autre,. pas d’initiative hors cadre
-Défauts principaux des V: vouloir avoir raison, ne pas accepter ses erreurs, égocentrisme, menaces , intimidation, chantage, hors limites, agressivité, colère, évaluations négatives, prise de risque inconsidérée, révolte .
Remarque : On peut moins facilement diagnostiquer notre profil quand nous sommes en Croissance , puisque, par définition, nous avons alors toute la souplesse de nous placer sur le profil dominant de nos interlocuteurs. En effet, dans un groupe de 4 personnes, il peut y avoir un R, un I, un S, un V. On devra donc s’adapter en conséquence à chacun. C’est ce que font les bons communicants et les bons responsables de groupes. On pourra, à juste titre, se demander comment s’adapter à chaque interlocuteur .
On distingue 3 phases pour le faire au mieux :
1 / Se mettre déjà soi –même en Croissance en s’occupant de nos propres besoins personnels car, en Survie, on ne peut communiquer positivement.
2 /Repérer ensuite le profil dominant de l’autre personne ( R , I , S , V )
3 / Faire en sorte de satisfaire son besoin psychologique spécifique, de la meilleure façon possible .
C’est-à-dire , concrètement , les grandes lignes d’adaptation pourront être :
-Vis-à-vis des R, il faudra trouver un moyen de leur donner de l’Affection .
-Vis-à-vis des I, il faudra leur donner de l’Attention .
-Vis-à-vis des S, il faudra leur donner de la Confirmation .
-Vis-à-vis des V, il faudra leur donner de la Considération .
Bien entendu, il existe aussi tout un ensemble d’autres éléments complémentaires qui peuvent nous servir pour nous adapter très finement à chacun des profils . Mais ce serait trop long de les développer ici .
En résumé , en observant le fonctionnement d’un individu sur la base des indicateurs présentés plus haut, on peut savoir s’ il est « en Croissance » ou en « Survie » . C’est la question que nous devons d’abord nous poser avant de faire un choix de moyen d’adaptation .
En fait , le plus fréquemment, nous fonctionnons alternativement sur ces 2 versions de communication, selon les situations plus au mois stressantes dans lesquelles nous nous trouvons .
Mais certaines personnes sont, quand on les observe, très nettement en Croissance (avec tous les atouts que cela leur confère), ou très nettement en Survie (avec tous les avatars que cela peut constituer) .
En définitive, en résumé sur ce chapitre, le but de tout individu est de pouvoir communiquer le plus souvent en Croissance. Au passage, le résultat de cette façon de faire peut contribuer à faire passer l’autre d’une position de Survie à une position de Croissance. Dans ce cas, tout le monde sera satisfait, nos interlocuteurs et nous- mêmes. On sera Gagnant/Gagnant .
Pour revenir à notre propos initial de la manière dont la situation d’épidémie nous stresse, nous avons maintenant, grâce à la grille RISV, des outils d’analyse de la façon dont cette situation impacte chacun d’entre nous, selon son profil de personnalité dominant . Un R, un I, un S ou un V, ne réagiront pas de manière identique . Leurs comportements pourront être très différents.
Enfin, plus spécifiquement, si l’on applique le Modèle proposé , à la question du Confinement , on pourra constater, là aussi, des réactions très différentes des 4 profils étudiés. Globalement, les lignes directrices de leurs comportements en Survie seront les suivantes :
-Les R seront dans l’inquiétude, la peur des effets de l’épidémie. Ils auront tendance à rester chez eux et à éviter tout contact .
-Les I, étant des électrons libres, vont multiplier les activités diverses chez eux , et seront de grands amateurs d’envois de vidéos provocatrices ou humoristiques, dans lesquelles , ils adoreront se mettre en scène .
-Les S très respectueux des règles édictées par les autorités, auront tendance, comme les R, à rester, eux aussi, confinés, mais plus par principe, par citoyenneté, que par peur .
-Les V pourront vouloir montrer qu’ils n’ont jamais peur et seront amenés à prendre des risques, à sortir, à ne pas respecter les consignes édictées (la loi n’est pas faite pour eux car ils font leur propre loi) et même à​ prendre un malin plaisir à ne pas respecter le confinement, (ils sont souvent en conflits avec des autorités supérieures qu’ils battent en brèche), avec les conséquences que cela pourra avoir de se voir appliquer des sanctions administratives (y compris pour des excès de vitesse avec leur bolide).
En conclusion, j’espère, chers amis, que la présentation de ce modèle vous aura permis de mieux comprendre les mécanismes de fonctionnement de chaque profil de communication présenté, au service de la satisfaction de nos différents besoins psychologiques individuels , et leurs conséquences sur les situations de communication dans lesquelles nous sommes engagés quotidiennement, tout particulièrement dans des situations stressante.Vous connaissez maintenant le Modèle RISV .Il a l’avantage de ne pas être qu’un modèle théorique. Il comporte des applications quotidiennes très concrètes et pratiques .
Le premier intérêt est de vous permettre de faire une auto-analyse de votre propre profil de communication. C’est toujours très utile de réfléchir d’abord à nos propres fonctionnements, (d’abord balayer devant sa porte) . On peut apprendre beaucoup sur nous …Et cela nous aide à fonctionner le plus souvent possible en croissance. Une bonne communication commence par là.
Le second intérêt est de proposer des pistes d’adaptation très opérationnelles et pratiques permettant de tenir compte au mieux des caractéristiques de personnalité de nos interlocuteurs. Mais le mieux est de vous y essayer ..jour après jour.. La situation de confinement se prête bien à ces galops d’essais, déjà, par rapport à votre environnement familial. Vous pourrez faire la même chose avec d’autres personnes, après le déconfinement.
Vous constaterez vite l’utilité que cela peut avoir pour l’harmonie de vos relations interpersonnelles . Vos interlocuteurs vous seront même reconnaissants de les avoir aidés à passer en croissance , surtout quand il leur arrive d’être en survie .
Il ne vous reste plus qu’à vous y entraîner .. !
Bon courage .. ! et...Bonnes Communications !..
Jean-Marc Coves
L'abeille et le citronnier dans mon jardin.
Jean Martinez
Pendant ce confinement, comme vous tous, nous avons fait du rangement, et je suis tombé sur quelques souvenirs d'un séjour à Djerba, en Tunisie. Nous étions un petit groupe, et ce fut un émerveillement pendant une semaine. Je propose ici un des grands moments de ce séjour.
Nous n'étions pas vingt ou cent, mais quatorze seulement, en partance pour Djerba, ses flots et ses fragrances, son sublime soleil, et ses nuits froides, ses mystères aussi, car Djerba a gardé quelque chose d'Ulysse et ses sirènes, de son "lotos", pour lequel les marins n'hésitèrent pas à abandonner leur chef pourtant aimé. Il y a de la douceur de vivre, là-bas; c'est une île, certes, mais une île orientale, aux eaux turquoise ou bleu profond, sur un fond d'air satiné.
Pendant le séjour, nous entreprîmes une expédition en 4x4 s'il vous plait, un mini, (micro plutôt) Paris-Dakar vers le Grand Sud, les sables, le Désert. Je l'écris avec une majuscule, car il y a de la majesté dans cet océan de dunes aux mirages évanescents, sous un soleil éblouissant. Les sables ont quelque chose de sensuel, frémissant sous la caresse des vents, et puis ce silence, dense, intense, à peine altéré par un souffle sculpteur, laissant des ondes de poussière dorée.
C'est très beau, il faut le ressentir, on ne peut bien l'écrire...Là aussi commencent les émotions du groupe: nous devons partir en caravane !
Monter un chameau -pardon, un dromadaire- n'est pas une petite affaire. L'animal est par terre, sur le ventre et ses quatre genoux, attendant le client et sommeillant tout doux.
On grimpe sur une maigre selle, faite d'un support en bois garni d'une épaisse couverture destinée aux éventualités: il vaut mieux ne pas l'oublier, sinon lorsque la bestiole se dresse sur ses guibolles en commençant par l'avant, vous voilà vite en l'air, des quatre fers...! Quant à l'arrière, quelle sensation! Ça monte, ça monte, ça monte, ça n'en finit pas de monter, mais quand donc cela va -t-il s'arrêter? Et vous voilà emporté sur vos étriers vers...l'instabilité.
Mon dromadaire me regarde d'un œil torve, dès la montée; je suppute que, n'étant pas léger, je lui déplus: trop de travail pour une mince compensation de quelques buissons épineux, épars et peu goûteux. Une pause, au bout d'une heure, suffit à peine à recaser nos organes bien ballottés dans un cadre d'une impressionnante beauté.
Après le thé, au goût des ergs esseulés, il nous fallut songer à une semblable équipée pour un retour, redouté, mais espéré.
Quid du dromadaire? Il s'était couché et refusait de se relever...Ben voyons! C'est moi qui aurais dû crier, car après tout, n'avais-je pas payé , pour même me faire torturer...?
Je fis un geste pour le caresser, mais, foi de locataire, il n'en voulut même pas, il préférait me voir rentrer à pied. Si au moins, les dunes étaient balisées, mais non: du sable, du sable, de tous côtés. Croyez-moi, l'ingratitude n'est pas qu'humaine, elle habite aussi l'animalité.
En remettant pied à terre, j'eus droit à quelques hochements de son long cou, à des renâclements aussi, à quelque chose d'hostile et d'austère, que je subodorai sans en avoir l'air. il cracha, grogna ; je vous le traduis en bon français " va te faire voir par les Grecs " ... qu ' il proféra !!! Ne vous le disais-je pas ? Djerba , c ' est Homère et l ' Odyssée, Ulysse et Circé, Calypso, les Sirènes et leurs mélopées , mais , parfois, en un peu moins … poétisé !
Arrivé à l'hôtel, adieu chameau, adieu virée: place à l'enchantement, aux doux souvenirs de tout ce que je vis, place à l'extase devant tant de beauté, les sables dorés, le silence...une Éternité...!
Jean Martinez.
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Liliane Gillant
Voici où en est mon enluminure, encore quelques semaines de travail, puis rendez-vous au Salon Violet où Archie apparaîtra en majesté.
Avant de clore la page, (pour cause de déconfinement), par la conclusion de notre président Yves Poujol, je tiens à dire un GRAND merci à vous tous, par ordre d'apparition sur la page.
Merci à
Jean-Marc Coves, Mireille Morlet, Yves Poujol, Serge Badeau, René Valade, Evelyne Valade, Danièle Gentil, Gérard Converset, Paul Gillant, Lucien Montaggioni, Jean Martinez, Marie Bercy, Arlette Martinez, Alain Vernet, Dominique Coves, Dali et Oscar, Brigitte Yrtsuo, Alain et Mado Boulley, Marthe Renée Gachet, Jean-Luc Pingrenon, Christiane et Eugène Bonhomme, Josette Artaud, Daniel Rolland.
Je vous avais dit que l'idée ne serait bonne que si vous y adhériez, je suis comblée...
Merci aussi à ceux qui nous ont lus, continuez, si la page est close, le site, lui, continuera de progresser!
Liliane
Yves Poujol
Chers amis amopaliens,
Pour conclure cette rubrique "Confinement" de notre album photos je voudrais rendre hommage à tous ceux qui l'ont construite pierre par pierre et en premier lieu à Liliane Gillant qui en a eu l'idée et qui au fil des semaines avec professionnalisme et talent, a mené à bien sa réalisation. Sans vouloir verser dans l'anecdote, je pense que deux de nos collègues ont été le levain dans la pâte: Evelyne Valade qui a communiqué à Liliane et à moi même, le fruit de ses recherches tirées de la culture latine. Quant à Mireille Morlet elle a répondu spontanément à la proposition de Liliane d'alimenter la chronique.A, la faveur d'échanges téléphoniques des articles ont été proposés, des photos d'une grande qualité artistique ont été transmises à Liliane qui les a remarquablement disposées pour aérer et donner une allure printanière à la rubrique. La variété des prestations humoristiques, artistiques, culinaire, littéraires, scientifiques, culturelles, politique, domestique, psychologique... témoignent de la diversité des goûts et des sensibilités des membres de notre section mais aussi et surtout de son dynamisme.
J'exprime mes remerciements très chaleureux à vous tous nos amis amopaliens, qui avez permis la réalisation de cette rubrique,au moment où l'état d'esprit de chacun de nous était plutôt morose
Les activités du deuxième semestre ont dû être ajournées, en particulier le très rassembleur Salon Violet, mais ce n'est que partie remise.
Comme l'a écrit André Gide "L'intelligence,c'est la faculté d'adaptation", à court terme, nous devons continuer à nous protéger.
Très cordialement,Yves Poujol.
Nous avons commencé avec les photos de Jean-Marc. Elle ont fleuri et illuminé cette page.
Terminons avec cette belle cétoine dorée qui rode dans son jardin.
Chez les anciens Égyptiens, elle était le symbole cyclique du soleil , synonyme de résurrection. On ne pouvait rêver mieux pour aborder le déconfinement !